Pour la production de chaleur individuelle, ce sont bien les solutions bois qui se révèlent les plus économiques (entre 47 et 103 €/MWh), se situant même sous les tarifs des sources gaz ou électricité (qui se situent respectivement à 84 et 153 €/MWh). L'étude détaille : "En France, le coût total de production de la filière biomasse pour le chauffage au bois domestique avec des appareils indépendants est estimé entre 47 et 74 €/MWh pour les inserts, les foyers fermés et les poêles à bûches, et entre 85 et 108 €/MWh pour les poêles à granulés classiques". Du côté du chauffage central, il en coûte entre 49 et 77 €/MWh pour les chaudières à bûche et entre 78 et 108 €/MWh pour les modèles automatiques à granulés. Pour les installations solaires thermiques individuelles, les coûts sont plus élevés : entre 156 et 451 €/MWh pour les chauffe-eau solaires et 191-420 €/MWh pour les systèmes combinés (SSC). La technologie devrait continuer à progresser et faire baisser la facture de -30 % d'ici à 2025. Les pompes à chaleur individuelles sont en croissance en France. Le coût de leur production varie selon la technologie utilisée : 106-157 €/MWh pour les PAC air/eau aérothermiques, "relativement compétitives" et 107-168 €/MWh pour les PAC eau/eau géothermiques.

 

Collectif et réseaux de chaleur

 

Concernant les installations de taille industrielle, alimentant des bâtiments ou des réseaux de chaleur, les sources renouvelables que sont la biomasse (48-110 €/MWh) et la géothermie (74-99 €/MWh) sont, en revanche, encore légèrement plus chères que le gaz, dont le prix est particulièrement bas en ce moment. Des différences "qui justifient le maintien d'un système de soutien (le Fonds Chaleur géré par l'Ademe, NdlR) pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics". Le solaire thermique collectif ou sur réseau se trouve en décroissance en France. Son coût est estimé entre 63 et 260 €/MWh, selon les coûts d'investissements, extrêmement variables, et la zone d'implantation. Les pompes à chaleur géothermiques collectives, sont en revanche en progrès. Le coût de revient s'établit entre 52 et 129 €/MWh sur de l'aquifère superficiel et 70-135 €/MWh pour les champs de sonde. Si la chaleur est puisée plus profondément, les coûts restent similaires (66-120 €/MWh). L'Ademe fait valoir "Le coût des forages est fortement dépendant de l'activité pétrolière (disponibilité des machines de forages et services associés". Un comble pour une énergie renouvelable. Enfin, l'étude s'est penché sur la cogénération biomasse : "En France, en considérant une valorisation économique de tous les MWh utiles (thermiques et électriques), le coût total de production de la filière est estimé entre 46 et 69 €/MWh pour les cogénérations industrielles (cycle vapeur), entre 51 et 88 €/MWh pour les cycles ORC, et entre 56 et 85 €/MWh pour la cogénération biomasse réseau de chaleur". Pour la méthanisation, le courant reste plus cher à produire (entre 95 et 167 €/MWh).

 

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