Des salariés de la société Gaz Electricité de Grenoble ont manifesté contre l'attribution, en 2015, du marché de l'éclairage public de la ville à un consortium privé qui réunit Vinci et Bouygues. Ils dénoncent une absence de compétition l'ayant empêché de conserver ce contrat.
Les organisations syndicales de la société d'économie mixte Gaz Electricité de Grenoble (GEG) ont mobilisé environ 150 salariés pour manifester contre la privatisation du marché de l'éclairage, prévue pour 2015. Selon les manifestants, la municipalité pourtant actionnaire majoritaire de la GEG, n'aurait pas laissé l'entreprise formuler une proposition compétitive au cours de la procédure d'appel d'offres, remportée par un consortium associant Vinci et Bouygues. "Nous faisions partie des deux dernières entreprises retenues, et nos propositions étaient très proches. Le dialogue compétitif, période au cours de laquelle les deux derniers candidats sont à nouveau auditionnés et peuvent affiner leurs offres, n'a pas eu lieu et nous ignorons pourquoi", déplore Alain Trémier, délégué CGT.
Une intersyndicale rassemblant ce mouvement, Force Ouvrière et la CFE-CGC, a dénoncé "un choix politique" et a demandé à la ville de Grenoble de "faire preuve de transparence". Alain Trémier, explique à l'AFP : "Ils ont prôné le service public pendant toute la campagne municipale et, à la moindre occasion, ils penchent du côté d'un groupe privé du CAC 40. Ce discours comporte beaucoup de paradoxes. Nous ne souhaitions pas être privilégiés, simplement être jugés à notre juste valeur". D'après les syndicats, 25 emplois seraient menacés à la GEG, qui devrait renoncer à un marché de 1,5 M€ par an.
Maintien de l'emploi malgré la perte du marché ?
De son côté, Eric Piolle, le maire Europe Ecologie Les Verts de Grenoble depuis le mois de mars dernier, rétorque : "Le mode de gestion de GEG a évolué au fil des années. Il nous faut distinguer l'actionnariat et la contractualisation de l'outil lui-même, à savoir les salariés et leurs compétences. Au sujet de la dimension sociale, il y a aura maintien des salariés concernés dans la structure s'ils le souhaitent". Le vote de délibération, validant le choix des opérateurs privés plutôt que la GEG, a été fixé au lundi 27 octobre.La société Gaz Electricité de Grenoble, partiellement privatisée en 1986 et dont plus de 42 % du capital est détenu par GDF Suez (via la Cogac), est l'opérateur local historique. Elle revendique être le sixième distributeur français d'électricité (avec 951 GWh acheminés à 97.000 clients) et le quatrième distributeur de gaz (827 GWh pour 45.000 clients). L'entreprise a généré un chiffre d'affaires consolidé de 131 M€ en 2013 grâce à un effectif de 435 personnes. Pour l'éclairage public, GEG assure l'exploitation, l'entretien et la surveillance de 19.000 points lumineux de l'agglomération grenobloise. Elle s'est lancée, depuis 2000, dans un programme de réduction des consommations, passant de 16,1 GWh à 12,5 GWh en 2012, soit une réduction de 25 % de l'énergie.