Le chantier de l'EPR à Flamanville (Manche), avenir de la filière électronucléaire française, connaît lui aussi bien des déboires. Imprévus, retards, incidents et malfaçons se succèdent sur le site. Le coût, initialement estimé à 3,4 Mrds €, atteint aujourd'hui les 10,5 Mrds €, soit une multiplication par trois de l'investissement nécessaire. Une situation délicate pour EDF, qui n'a d'autre choix que de persévérer et de tenter de trouver des marchés à l'étranger. Mais, là encore, les difficultés s'amoncellent : l'énergéticien français, qui doit investir près de 19 Mrds € en Grande-Bretagne pour construire les deux tranches de la centrale de Hinkley Point, n'aurait pas les moyens de ses ambitions. Le pari serait même trop risqué au goût des syndicats et du directeur financier d'EDF qui a donné sa démission en signe de désaccord, plongeant un peu plus l'électricien français dans le trouble.
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L'énergie nucléaire reste toutefois incontournable en France, où sa part dans l'électricité consommée dépasse les 70 % - un record mondial - et où elle a assuré, pendant trente ans, la fourniture d'un courant décarboné et relativement peu cher. Un avantage qui pourrait avoir des inconvénients, notamment financiers, notamment en prenant en compte le coût de traitement et de stockage des déchets et du démantèlement des installations. Une chose est sûre, les centrales sont encore là pour de nombreuses années.
Par décret (n° 2016-283 du 10 mars 2016), le ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer a modifié les dispositions statutaires de l'IRSN. Les missions de l'établissement évoluent : il pourra désormais fournir un appui technique aux autorités de l'Etat et non plus seulement à la seule Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en cas d'incident ou d'accident radiologiques. Il sera également chargé de tenir une comptabilité centralisée des matières nucléaires (en dehors de celles utilisées par les forces armées). Le ministère de tutelle change, passant de celui de l'Industrie à celui de l'Energie. Le président de l'ASN entrera au conseil d'administration de l'IRSN (en remplacement du chef de la mission de sûreté nucléaire et de radioprotection). Le président de ce conseil de l'IRSN sera, lui, chargé d'assurer les relations avec les ministères de tutelle et présidera le comité d'orientation des recherches avec le pouvoir de proposer des nominations de membres du conseil scientifique.