La plus importante chute de l'emploi intérimaire est à déplorer dans le secteur du bâtiment. En décembre dernier, son effectif se dégrade de 23 % par rapport à décembre 2013. Détails.
Le plongeon de l'intérim se poursuit dans le secteur du bâtiment. D'après les dernières données fournies par le baromètre de Prism'emploi, organisme regroupant la majorité des professionnels du recrutement et de l'intérim, l'emploi intérimaire pour le mois de décembre 2014 a reculé et sa baisse s'accentue de - 4,1% après 2,7 % en novembre.
Autre chiffre significatif : le secteur du BTP se dégrade de 23 % en décembre 2014 et se situe dans la lignée des replis d'octobre (-20,6%) et de novembre (-20,2 %). Dans ce contexte, les transports sont les seuls à tirer leur épingle du jeu à cette période : + 1,6 %. "Ce qui tire les effectifs intérimaires vers le bas, c'est l'effondrement dans le BTP, et les fédérations professionnelles comme la FFB et la FNTP sont également abasourdies par ce contexte actuel de l'intérim", a coutume de commenter la fédération patronale du secteur du travail temporaire. En cause également : des permis de construire à l'arrêt, ou encore des investissements publics en panne.
Le système classique de l'intérim menacé ?
Autre constat : les entreprises du bâtiment se détournent de l'emploi intérimaire au profit des travailleurs détachés. "Des entreprises sont très tentées d'avoir recours à des travailleurs européens, plus ou moins déclarés. En conséquence, un certain nombre d'emplois ne passent plus par le système classique de l'intérim", nous avait précisé, en juin 2014 François Roux, délégué général de Prism'emploi.
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Une chute particulièrement marquée pour les ouvriers qualifiés : -18,4 %
En se penchant de près sur les qualifications, cette dernière étude révèle que l'emploi intérimaire s'est développé pour les ouvriers non qualifiés (+ 5,1%) et les cadres et professions intermédiaires (+ 2,8 %) mais a régressé chez les employés (- 1 %). "La chute a été particulièrement marquée pour les ouvriers qualifiés (-18,4 %)", ajoute Prism'emploi.Au niveau des régions, les plus fortes hausses de l'emploi intérimaire sont enregistrées en Haute-Normandie (+7,8/%), Languedoc-Roussillon (+5,2%) , dans le Nord-Pas-de-Calais (+2,7%) et le Limousin (+1,5%) alors que les autres subissent un nouveau repli. Les baisses les plus significatives enregistrées par Prism'emploi sont le Poitou-Charentes (-10,7%), le Centre (-9,2%) et les Midi-Pyrénées (-8,9%). A noter que les chiffres de l'intérim sont reconnus comme un indicateur avancé de la situation générale de l'emploi.