Dans une enquête Ipsos pour le Medef dévoilée ce mardi 14 avril, 72 % des entreprises du BTP ne prévoient pas d'embaucher un apprenti dans les douze prochains mois, le premier frein restant la conjoncture économique, suivi de la réglementation et des contraintes administratives liées à apprentissage jugé "trop lourd". Par ailleurs, les chiffres provisoires fournis par la Dares confirment une baisse de l'apprentissage de 3,2 % en 2014 et de 14% sur les premiers mois de 2015.

Dans un contexte tendu où les entrées en apprentissage en 2014 poursuivent leur baisse de 3,2 % par rapport à 2013, d'après les derniers chiffres provisoires de la Dares*, une enquête Ipsos publiée ce mardi 14 avril pour le compte du Medef traduit la difficulté de l'apprentissage à faire sa place notamment dans les TPE et PME.

 

 

Dans le BTP, 72 % des entreprises du BTP interrogées ne prévoient pas d'embaucher de jeunes en contrat d'apprentissage dans les douze prochains mois. Le premier frein étant la conjoncture économique pour 78 % d'entre elles, suivie de la réglementation relative à la protection des jeunes travailleurs jugée mal adaptée (75%). Sans compter que 75 % des chefs d'entreprises du BTP estiment que les contraintes administratives liées à l'apprentissage sont "trop lourdes". D'ailleurs, 21 % des patrons du BTP et 15 % dans les TPE de 1 à 9 salariés, ont embauché "parfois" des jeunes apprentis au cours de ces trois dernières années.

Pas d'embauche, mais une bonne image

Toutefois, les entreprises du bâtiment ont une bonne image de l'apprentissage : 97 % d'entre elles déclarent qu'il s'agit d'un "bon moyen d'insérer les jeunes dans la vie professionnelle". De plus, près de trois quarts d'entre elles (74 %) considèrent que l'apprentissage contribue à l'amélioration des performances des entreprises françaises en général et presque autant (77%) regrettent que ces formations soient trop dévalorisées.

Le Medef avance des propositions et demande une "task force"

Pour remédier à cette situation et relancer ainsi l'apprentissage, le Medef a avancé ce mardi une série de propositions comme l'obligation d'information des débouchés des cursus proposés à tous les niveaux de formation, la simplification des procédures, ou la participation des entreprises aux cartes régionales de formation. Son président Pierre Gattaz souhaite en outre que les entreprises qui embauchent plus de "3% de leurs effectifs en alternance gardent la liberté d'affectation de leur taxe d'apprentissage." Enfin, il a appelé le Gouvernement à la création d'une "task force" pour prendre les décisions "sous trois mois".

 

*Sondage effectué par téléphone auprès d'un échantillon de 601 entreprises d'un salarié et plus, raisonné sur la taille de l'entreprise et le secteur d'activité, entre le 3 et le 11 mars 2015.

 

Une fondation en faveur de l'alternance
En détails, la Dares, selon ses chiffres provisoires enregistre environ 400.000 apprentis en moyenne en 2014, contre un peu moins de 420.000 en 2013. Quant aux contrats de professionnalisation, ils sont restés stables ces dernières années à environ 180.000.

 

A noter que les apprentis sont également très jeunes: plus de la moitié d'entre eux (51,7%) ont moins de 18 ans et près d'un tiers entre 18 et 21 ans. Ils préparent principalement des CAP et BEP (43%) ou des diplômes de niveau bac+2 (32%), les baccalauréats professionnels et les brevets ayant moins la cote (23%).

 

 

Par ailleurs, 74% des apprentis sont employés par des entreprises de moins de 50 salariés. Le ministre du Travail, François Rebsamen, a appelé près de 100 grandes entreprises à se mobiliser en faveur de l'alternance, dans une lettre adressée le 16 mars dernier à une centaine de chefs d'entreprises dont l'AFP a obtenu copie mardi.
"Le ministère et Face (Ndlr: Fondation agir contre l'exclusion) vous proposent de créer, ensemble, la première fondation inter-entreprises dédiée à l'innovation sociale en faveur de l'alternance", ont déclaré François Rebsamen et Gérard Mestrallet, président de Face et PDG de GDF-Suez. D'ores et déjà, une "cinquantaine de retours" a été prise en compte par le ministère.

 


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