A l'occasion du "World Toilet Day", célébré chaque année le 19 novembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle l'enjeu sanitaire que représente l'accès à des cabinets. Environ 1 milliard de terriens n'en disposeraient pas, augmentant sensiblement le risque d'épidémies.

Le 19 novembre est la journée mondiale des toilettes. L'OMS, en pleine gestion de l'épidémie du virus Ebola qui se transmet par les fluides corporels, en profite pour rappeler l'importance d'un accès à des WC. Sur la planète, un milliard de personnes sont concernés par la question, dont plus de 82 % sont concentrés dans dix pays. L'Inde, avec près de 600 millions de personnes, arrive en tête de ce classement, où seuls 47 % de la population disposent de cabinets. L'Indonésie, le Pakistan, le Népal et la Chine, où 10 millions d'habitants souffrent de cette absence de sanitaires, comptent également parmi les pays les plus touchés, aux côtés du Nigéria, de l'Ethiopie, du Soudan, du Niger et du Mozambique.

Risques de santé mais également de sécurité

Au Liberia, le pays le plus touché par Ebola, près de la moitié de la population n'utiliserait pas de toilettes, tandis qu'au Sierra-Leone, autre foyer infectieux, cette proportion est estimée à 28 %. Même si des progrès ont été réalisés en termes d'accès à une eau potable et à des installations d'hygiène, "le manque de financements continue à limiter ces avancées", estime l'OMS. Sur le continent africain, dans la zone subsaharienne, un enfant décèderait toutes les deux minutes trente, après avoir bu une eau non potable, polluée par des effluents d'origine humaine. Michel Jarraud, le responsable de l'eau à l'ONU, déclare : "Il est temps d'agir (…) nous ne connaissons pas encore quel sera l'agenda pour le développement durable après 2015 mais nous savons que l'eau et les sanitaires doivent être des priorités claires si nous voulons créer un futur qui permettra à chacun de bénéficier d'une vie saine, digne et prospère". L'indicateur sur l'assainissement serait d'ailleurs un des moins avancés parmi les objectifs fixés dans le cadre du Millénaire pour le Développement.

 

Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations Unies, évoque d'autres risques : "Nous avons l'obligation morale de mettre un terme à la défécation à l'air libre et le devoir de protéger les femmes et les fillettes contre le risque d'agression et de viol découlant de l'absence d'installations sanitaires". Ce thème "Egalité et dignité", faisant le lien entre violence sexiste et assainissement, a d'ailleurs été choisi pour l'édition 2014 qui met en lumière les risques liés à un manque d'intimité pour les personnes vulnérables.

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