La capitale serait en mesure d'accueillir les JO 2024 à condition de tabler sur une candidature modeste, avec des jeux évaluée à six milliards d'euros et construire seulement quatre sites, explique le rapport de faisabilité remis ce jeudi 12 février à la mairie de Paris. La candidature soumise au vote du Conseil de Paris sera confirmée le 13 avril prochain. Décryptage.

Candidate malheureuse face à Londres à l'organisation des JO 2012, Paris n'a pas dit son dernier mot pour accueillir en France les olympiades de 2024 : elle a, en effet, jusqu'à septembre 2015 - date limite fixée par le Comité international olympique (CIO)- pour déposer sa candidature, les dossiers devant être bouclés en janvier 2017 pour une élection prévue au Pérou durant l'été de la même année. "A la fin du mois de mars prochain, je soumettrai la décision de candidature aux vingt conseils d'arrondissement, et le 13 avril au Conseil de Paris", a déclaré Anne Hidalgo, la maire de Paris, à l'issue de la remise du rapport de faisabilité, ce jeudi 12 février, par Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI). Ce rapport est un "élément décisif", a martelé la maire dans son discours, après avoir semblé réservée sur une candidature parisienne depuis son élection en printemps dernier.

 

Les 163 conseillers de Paris devraient a priori se prononcer en faveur d'une candidature, l'opposition UMP ayant fait connaître depuis plusieurs mois son souhait de voir les JO se dérouler à Paris en 2024. Seuls réfractaires : les représentants du groupe EELV qui estiment ne pas avoir été suffisamment associés à la décision en amont de la remise du rapport.

 

Selon ce texte de 300 pages remis à la mairie, Paris comme la France -qui manque de "projets fédérateurs"- ont un intérêt à cette candidature non seulement sur le plan sportif mais aussi sur les plans économique, sociétal et culturel, a insisté le porteur du projet, Bernard Lapasset. Les jeux permettraient ainsi d'augmenter d'un tiers les recettes touristiques ou encore de créer 4.000 logements, nous avait-il signalé ces mois-ci.

 

60 millions d'euros pour la candidature, 6 milliards en cas de succès

 

L'objectif est clair pour Paris : miser sur une candidature modeste , avec un budget de 60 millions d'euros, et en cas de succès, de 3,2 milliards d'euros pour l'organisation (financé à 97 % par des fonds privés) et d'environ 3 milliards d'euros pour les infrastructures (sachant que près de 2 milliards d'euros concernent des installations déjà programmées ou envisagées). En détails, le budget hors COJO (Comité d'organisation des JO), estimé à 3 milliards d'euros, englobe principalement la construction du village olympique prévu sur trois options -Nanterre, quartier Pleyel, le site PSA d'Aulnay-sous-Bois, qui sera ensuite transformé en logements et bureaux- du centre aquatique à Aubervilliers, du Dôme à Tremblay-en-France (Handball), ou encore du centre des médias.

 

A noter qu'il n'y a pas de dépenses liées aux transports, financés par les collectivités et le futur Grand Paris. Et la candidature ne ferait qu'accélérer les 32 milliards d'euros d'investissements du Grand Paris Express.

 

Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines inauguré le 30 janvier 2014
Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines inauguré le 30 janvier 2014 © FFC- Photographe Patrick Pichon
S'appuyer sur des sites existants

 

 

Parmi les sites déjà acquis, le Stade de France est une évidence pour les cérémonies d'ouverture et de clôture, sans oublier les épreuves d'Athlétisme. Paris disposera du palais omnisports de Bercy rénové pour les finales des sports collectifs en salle, de Roland Garros pour le tennis, de Jean Bouin pour le rugby à 7 et du Parc des Princes pour le football. De plus, le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines prévu à l'origine pour les JO 2012 est aussi opérationnel depuis deux ans. Il serait aussi question de la future Arena 92 du Racing-Métro à Nanterre livrée en 2015 et de la base nautique de Vaires-sur-Marne pour l'aviron et le canoë-kayak.
Par ailleurs, il serait aussi prévu de s'appuyer sur les monuments de la région Ile-de-France. Le Trocadéro pour le marathon, le château de Versailles pour le cyclisme sur route, le Grand Palais pour l'escrime, le Champ de Mars pour le beach-volley, l'esplanade des Invalides pour le tir à l'arc.

 

Si le Conseil de Paris se décide en faveur des JO, la capitale française aura à affronter Rome et Boston, qui se sont déjà déclarées candidates et, peut-être, Berlin ou Hambourg ainsi qu'une métropole sud-africaine, pour l'heure en réflexion. Pour rappel : dans la course à l'organisation des Jeux de 2012, Paris avait par exemple dû affronter New York, Moscou, Madrid, Rio de Janeiro, Istanbul, La Havane, Leipzig et Londres, la dernière ville victorieuse.

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