La candidature aux JO 2024 soumise au vote du Conseil de Paris a été approuvée ce lundi 13 avril à une large majorité par les élus parisiens. "Nous voilà engagés dans l'aventure olympique!", a salué la maire de Paris, Anne Hidalgo. Avant une entrée en lice officielle en juin prochain, "pour espérer gagner, il est donc indispensable d'avancer pas à pas." Les Parisiens seront alors consultés en 2016.
Candidate malheureuse face à Londres à l'organisation des JO 2012, Paris a décidé de s'engager de nouveau ce lundi 13 avril, dans l'aventure olympique pour l'organisation des Jeux de 2024.
Les élus des groupes PS, PCF, PRG, UMP, UDI-MoDem présents en fin de matinée au Conseil de Paris ont voté à main levée en faveur du voeu proposé par la maire Anne Hidalgo. Seuls les Verts et le PG ont voté contre. D'après les élus écologistes, "la logique même des jeux Olympiques contemporains et du Comité international olympique, c'est l'inflation des dépenses et le toujours plus", en précisant que Paris que "toutes les garanties n'ont pas été données et que les coûts évoqués, notamment ceux qui concernent les Jeux en eux-mêmes (4,5 milliards d'euros) sont sous-estimés."
Verdict à l'été 2017 au Pérou
Il appartiendra désormais à Anne Hidalgo de cosigner l'acte officiel de candidature avec le Comité national olympique (CNOSF) afin de déposer la candidature jusqu'en septembre 2015. Les dossiers devant être bouclés en janvier 2017 pour une élection prévue au Pérou durant l'été de la même année."Au-delà du symbole et au-delà des retombées en termes d'attractivité, pourquoi une candidature de Paris fait-elle sens aujourd'hui?, s'est exclamée Anne Hidalgo, devant la presse, en amont du vote à main levée des 163 conseillers. D'abord parce qu'elle constituerait un puissant levier au service des progrès auxquels les Parisiens aspirent. Derrière les Jeux olympiques, il faut voir des milliers de logements construits, l'amélioration du réseau de transport en commun, l'accélération de la transition écologique."
D'après l'élue, l'héritage concernera l'urbanisme, l'écologie, l'éducation, et l'habitat. Et de glisser en quelques mots : "Notre force est de construire uniquement une piscine et un village olympique."
Rapport de faisabilité de 300 pages
Selon le rapport de faisabilité de 300 pages remis à la mairie, le 12 février dernier, Paris comme la France -qui manque de "projets fédérateurs"- ont un intérêt à cette candidature non seulement sur le plan sportif mais aussi sur les plans économique, sociétal et culturel, a insisté le porteur du projet, Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI). Les jeux permettraient ainsi d'augmenter d'un tiers les recettes touristiques ou encore de créer 4.000 logements, nous avait-il signalé ces mois-ci.Au final, le vote du Conseil de Paris permet à la ville de faire son entrée dans l'Association d'étude ambition olympique et paralympique, aux côtés de l'Etat et de la région, et sous la présidence de Bernard Lapasset. La première réunion de cette association, dotée d'un budget de deux millions d'euros pris en charge à parts égales par les quatre parties, est prévue ce mercredi 15 avril. Au menu de ses travaux : la définition du plan de financement de la candidature (d'un coût estimé à 60 millions d'euros environ), de la nature de la concertation et l'élaboration du schéma des futurs sites.
Parmi les sites déjà acquis, le Stade de France est une évidence pour les cérémonies d'ouverture et de clôture, sans oublier les épreuves d'athlétisme. Paris disposera du palais omnisports de Bercy rénové pour les finales des sports collectifs en salle, de Jean Bouin pour le rugby à 7 et du Parc des Princes pour le football. De plus, le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines prévu à l'origine pour les JO 2012 est aussi opérationnel depuis deux ans. Il serait aussi question de la future Arena 92 du Racing-Métro à Nanterre livrée en 2015 et de la base nautique de Vaires-sur-Marne pour l'aviron et le canoë-kayak.
Roland-Garros: une réponse de l'étude dans six semaines
"S'agissant de Roland-Garros pour le tennis, cela avance…, nous garantit ce lundi 13 avril, l'adjoint aux Sports à la mairie de Paris, Jean-François Martins. Les résultats de l'étude complémentaire -réalisée sur le projet alternatif par un organisme indépendant et non par la Fédération française de tennis- seront dévoilés dans six semaines. On saura ainsi si le tronçon de l'autoroute A13 est un argument au dossier."Par ailleurs, il serait aussi prévu de s'appuyer sur les monuments de la région Ile-de-France. Le Trocadéro pour le marathon, le château de Versailles pour le cyclisme sur route, le Grand Palais pour l'escrime, le Champ de Mars pour le beach-volley, l'esplanade des Invalides pour le tir à l'arc.
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"2016, c'est le bon moment de consulter les Parisiens"
La maire de Paris a également confirmé l'organisation d'une concertation sans préciser ni les formes ni les modalités. "2016 c'est le bon moment (…) un an avant le choix du CIO (…), je ne sais pas si ce sera un référendum, on en verra les modalités, je n'ai rien de défini aujourd'hui", a-t-elle conclu. A noter que François Hollande se rendra jeudi 16 avril au Comité international olympique (CIO) à Lausanne, pour évoquer la candidature avec le président du CIO, Thomas Bach. Désormais, Paris a déjà trois rivales déclarées : Boston, Hambourg et Rome. La course est lancée !
D'après un sondage Odoxa, publié dimanche 12 avril par Le Parisien-Aujourd'hui en France, les Français sont majoritairement favorables à l'organisation des jeux Olympiques de 2024 à Paris, mais préfèreraient plutôt que la capitale organise l'exposition universelle 2025. A la question de savoir s'ils sont plutôt favorables ou opposés "à ce que les jeux Olympiques de 2024 aient lieu à Paris", 61% se déclarent favorables (44% "plutôt" et 17% "tout à fait favorable"), tandis que 38% y sont opposés (22% "plutôt" et 16% "tout à fait opposé". Toutefois, 1% des sondés ne s'est pas prononcé. Parmi les habitants de la région parisienne, les résultats sont très proches de ceux de l'ensemble de la population française interrogée, souligne l'étude.