Avant même le début des jeux Olympiques à Londres - que la Reine d'Angleterre déclarera officiellement ouverts ce vendredi 27 juillet - la ville en pleine métamorphose a déjà récolté une médaille : celle du développement urbain durable. Décryptage.
Même si Sébastien Coe, le président du comité organisateur des JO de Londres avait souligné en avril dernier qu' « une montagne de travail restait à faire », la capitale britannique est dans les temps. Elle s'apprête, en effet, à les accueillir dès ce vendredi soir, pour la troisième fois, après ceux de 1908, à l'époque de la splendeur edwardienne, et de 1948, alors qu'elle se relevait à peine de la Seconde Guerre mondiale. Seule ville à avoir obtenu cet honneur à ce jour, et comme pour établir un certain lien avec le passé, elle a décidé d'installer son Parc olympique dans les quartiers de l'East End qui avaient été ravagés par la « guerre éclair » de 1940.
Mais cette troisième olympiade londonienne sera sans aucun doute moins extravagante que celle de Pékin, il y a quatre ans. « Surtout, elle est pensée plus que tout autre pour l'héritage qu'elle va laisser à ce pays culturellement méfiant sur les retombées économiques de ce genre de grands projets », nous confie Jean-François Renault, ancien journaliste du quotidien L'Equipe, et représentant de l'Union des journalistes de sport en France (UJSF) au « Media Press Center » du site olympique.
Moins extravagants que Pékin
Après Pékin et ses 33 Md€ et la volonté de la Chine de s'affirmer à la face du monde, Londres pourrait décrocher la palme des « Jeux de l'austérité ». L'olympiade va, en effet, coûter 11,6 Md€ de fonds publics et 2,6 Md€ de fonds privés levés par le Comité d'organisation (Locog). Un montant toutefois près de quatre fois supérieur aux 3 Md€ prévus lors de leur attribution à la capitale anglaise en 2005, et qui pourrait même en réalité dépasser les 12,7 Md€. A quoi s'ajoutent les investissements de 8,5 Md€ faits ces dernières années par Londres en matière de transport et d'infrastructure. Crise du crédit, crise immobilière, inflation, hausse du coût des matériaux... Ces quatre facteurs majeurs expliquent aussi l'envolée financière.
« L'effort des organisateurs est cette fois que les infrastructures se fondent dans le quartier de l'Est de Londres, pour grande partie en déliquescence et le plus pauvre de la capitale », nous rappelle Jean-François Renault.
La ruée vers l'Est ?
A Londres, les projets ont donc été plus modestes que dans la capitale chinoise mais ont véritablement métamorphosé la ville. Ainsi, le quartier de Newham, dans l'Est, l'un des plus pauvres de la ville, qui accueille l'essentiel des infrastructures sportives, entend saisir l'occasion des JO pour déplacer le centre de gravité de la capitale de son côté. « L'ouverture du nouveau centre commercial géant Westfield, juste à côté du parc olympique, en septembre 2011, fut un premier pas concret », complète l'ancien journaliste. Le quartier compte aussi sur de meilleures dessertes et la mise à disposition gratuite de terrains inutilisés pour attirer des entreprises de secteurs à haute valeur ajoutée.
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