COLLECTIVITÉS. Avec une baisse de 15% des investissements du bloc communal depuis 2014, l'Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL) dresse un inquiétant état des lieux de l'investissement des collectivités, en berne.
L'étude de l'OFGL tire trois grandes leçons de l'investissement communal et intercommunal depuis les dernières élections municipales de 2014. Une baisse progressive des investissements, des disparités territoriales de plus en plus marquées où certaines communes investissent moins de 175 euros par an et par habitant, "loin de la moyenne déjà faible de 293 euros", décrit l'observatoire. Mais il faut également prendre en considération "l'extrême prudence de certaines collectivités en matière de projet d'équipement".
Pour André Laignel, président de la structure et premier vice-président de l'Association des maires de France: "l'une des clés pour l'avenir des équipements publics de proximité est d'offrir aux collectivités une lisibilité et des garanties sur leurs ressources."
De 2014 à 2017, le bloc communal a ainsi investi près de 160 milliards d'euros, correspondant à une moyenne annuelle de 40 milliards. Dans ces dépenses, les équipements arrivent en première place, ils ont cumulé 140 milliards de dépenses depuis la dernière élection municipale, suivies de subventions versées à des tiers ou des participations financières.
Des budgets communaux soutenus par les intercommunalités
Si les budgets des communes ont légèrement augmenté au cours du mandat, ils sont de plus en plus portés par les intercommunalités qui constituent des groupements à fiscalité propre, dont la part est passée de 23% du budget principal en 2014 à 33% en 2017.
Sur cette même période, les communes ont tiré leurs principales recettes du Fonds de compensation de la TVA, des opérations de cession, puis des subventions de l'État, des départements et des régions.
Alors que les dépenses d'équipement du bloc communal ont baissé de 2014 à 2015 (de -11,8% à -10,6%), elles sont reparties à la hausse dès 2016 en passant d'un palier de -1,7% à +9,8% en 2017. Si ces marqueurs sont encore au vert, l'étude note qu'à titre comparatif, le mandat 2014-2017 se situe "15% en deçà des niveaux observés sur la mandature de 2008".