RÉNOVATION URBAINE. Nicolas Grivel, directeur général de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), confirme à Batiactu le redémarrage de leurs projets après les dernières annonces du Chef de l'Etat.

Batiactu : Le président de la République a récemment conforté l'activité de l'ANRU. Les chantiers vont donc pouvoir repartir ?

 

Nicolas Grivel : Le président de la République a en effet fait passer un message clair sur l'Agence. Tout d'abord, il a rappelé que c'était un outil performant. Ensuite il a souhaité que les projets soient accélérés. Le cadre financier a été clarifié, ce qui va dynamiser le montage et la finalisation des projets. Ce sont des éléments qui manquaient ces derniers mois. C'est pourquoi nous avons mis en place un plan d'attaque qui permettra d'accélérer les chantiers.

Batiactu : Le Gouvernement avait pourtant déjà annoncé qu'il doublerait les moyens accordés à l'ANRU, de 5 à 10 milliards, dès juillet 2017.

Nicolas Grivel : Effectivement. Mais certains opérateurs, notamment des bailleurs sociaux, attendaient de voir ce cadre financier confirmé. L'Agence n'a évidemment bloqué aucun projet. Mais nous avons connu une période d'attentisme généralisé. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la finalisation des projets est une phase assez brève par rapport à la phase d'échanges en amont, qui se tiennent entre les acteurs locaux, et que l'ANRU accompagne. Si vous disposez d'une enveloppe de cinq milliards ou de dix milliards, cela change considérablement la donne. Par exemple, vous pouvez passer d'un projet de 300 démolitions à 600 démolitions. Selon les cas, l'Agence vous soutient plus ou moins, les projets ne sont donc plus les mêmes.

 

Mais nous n'avons, pour autant, pas perdu notre temps. L'ANRU a ainsi validé des projets de démolitions et des constructions par anticipation. A titre d'exemple plus de 15.000 démolitions de logement ont été décidées tout au long des dix-huit derniers mois. Ce temps gagné en amont nous permettra de lancer les chantiers plus rapidement à partir de maintenant. Et cela se traduira concrètement pour les habitants.

 

Batiactu : Quelle est votre analyse du rapport Borloo ?

 

Nicolas Grivel : Ce rapport a notamment posé la question de la gouvernance de l'ANRU. Et le travail confié à Jean-Louis Borloo a confirmé les attentes vis-à-vis de la rénovation urbaine. Aujourd'hui, le système s'est débloqué, et nous nous concentrons sur notre objectif : être les plus réactifs possible quand vont venir vers nous, d'ici la fin 2018, un afflux de nouveaux projets. Nous avions besoin d'une confirmation des pouvoirs publics, nous l'avons eue.

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