La région Île-de-France est la plus grosse consommatrice de courant électrique du pays. Hyper-urbanisée, active économiquement mais dépourvue de centrales hydrauliques ou nucléaires, elle ne produit que 5 % de ses besoins. Zoom sur ce particularisme régional.
La consommation électrique francilienne est intense, et elle ne cesse d'augmenter. En 2016, elle a dépassé les 69.000 GWh de courant (+1,9 %) répartis entre particuliers d'un côté (46 % du total), et entreprises - de la PME-PMI à la grosse industrie - de l'autre (54 %). Une croissance que Réseau de Transport d'Electricité (RTE) explique par des températures hivernales plus froides qu'en 2015.
Du côté de la production, la région Île-de-France a réussi à générer 3.700 GWh… ce qui ne représente que 5 % de ses besoins. L'électricité produite l'a été principalement par les bioénergies (32 %) c'est-à-dire par des installations de cogénération qui exploitent la chaleur générée par la combustion de déchets solides. RTE note que la contribution des éoliennes franciliennes est en nette hausse, par rapport à 2015 (+15,6 %). Cependant, les 95 % de besoins restants sont importés des régions voisines, munies de centrales nucléaires : Nogent-sur-Seine, en Champagne-Ardenne, à 110 km en amont de Paris, couvre à elle seule un tiers de la consommation électrique d'Île-de-France avec ses deux réacteurs de 1.300 MW de puissance unitaire.
Afin de faire face à cette demande croissante, RTE précise vouloir continuer à investir massivement dans les infrastructures de transport du courant, lignes à haute tension et postes de transformation. Pour les cinq années à venir, l'enveloppe allouée sera de 550 M€, soit 110 M€ par an, un montant stable par rapport à ce qu'il était en 2016 (113 M€). Le gestionnaire du réseau de transport estime qu'une capacité supplémentaire de 2.400 MW sera nécessaire pour répondre à la croissance de la région parisienne.