ENTRETIEN. Le président de l'agglomération Roissy Pays de France répond aux accusations des associations environnementales qui ont attaqué le Scot du territoire. Les deux projets au centre de la discorde, l'urbanisation du Triangle de Gonesse et la création d'un quatrième terminal à l'aéroport, sont indispensables, assure l'élu.


Le Scot de Roissy Pays de France, adopté par la communauté d'agglomération, fait l'objet d'un recours contentieux déposé par une quinzaine d'associations de défense de l'environnement. En cause notamment : l'urbanisation d'une partie du Triangle de Gonesse, qui devait accueillir le projet Europacity, annulé l'année dernière par l'Etat, et la création d'un quatrième terminal dans l'enceinte de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Selon les associations, le Scot ne prend pas en compte les conséquences négatives de ces deux projets pour l'environnement, et la concertation n'a pas été satisfaisante : le document d'urbanisme ne saurait donc poser ces projets comme acquis. Le président (LR) de l'agglomération porteuse du Scot, Patrick Renaud, adjoint au maire de Roissy-en-France, répond à ces accusations.

 

Batiactu : Pourquoi le Scot de votre territoire se retrouve-t-il devant les tribunaux ?

 

Patrick Renaud :
Il y a beaucoup de mauvaise foi dans ce qui est reproché au Scot. Tout d'abord, le Scot ne décrète pas de nulle part l'urbanisation du Triangle de Gonesse. Il s'appuie sur le Schéma directeur de la région (Sdrif), qui prévoit cette urbanisation, et qui a été adopté par la majorité précédente, de laquelle sont issus certains des opposants actuels au Scot! D'autant que le Scot qui existait à Gonesse permettait déjà l'urbanisation. On n'a fait qu'entériner dans le nouveau document ce qui est déjà permis.

 

Par ailleurs, on nous reproche une absence de concertation. Mais nous avons mis deux ans et demi à nous mettre d'accord, à 42 communes à l'échelle de l'intercommunalité Roissy Pays de France. J'ai participé à plus de cinquante réunions publiques sur le Triangle de Gonesse, nous sommes allés dans des communes très éloignées, on a pu débattre partout. Qu'on ne nous dise pas que nous n'avons pas concerté. Avec le monde agricole aussi, les discussions ont été très poussées : ils étaient d'accord et ont tous signé la charte que nous leur avons proposée, car nous leur avons donné 40 ans de visibilité sur une grande partie de terres non urbanisées. Et au final, le Scot a été adopté à l'unanimité moins une abstention. Nous avons trouvé un consensus fort, y compris avec des défenseurs de l'environnement, mais pour un plan qui prend aussi l'emploi en considération. Nous avons dépassé nos différences et maintenant nous sommes mis en difficulté par des tenants de la décroissance. C'est décevant. Les élus qui ont signé ne sont pas allés à l'encontre des souhaits de leurs habitants. Nous avons fait le plan local de l'habitat (PLH) en même temps, et donc réparti les logements sociaux. Même sur cela nous avons trouvé un accord !

 

"Que proposent les opposants ? Qu'on arrête les avions ?"

 

Et sur la création d'un quatrième terminal pour l'aéroport de Roissy ?
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