CLICHÉS. Les inspecteurs du travail, acteurs clefs de la garantie des droits des salariés, sont victimes de multiples idées reçues. Le ministère du Travail en a sélectionné huit, sur lesquelles il est revenu fin mars 2025.
Pointilleux, peu connaisseurs de la réalité du terrain, rigides... Les inspecteurs du travail font face à de nombreux clichés qui nuisent à leur image. Le ministère du Travail a ainsi souhaité revenir fin mars 2025 en vidéos sur huit idées reçues les plus communes en compagnie de Fatim Jacquemin, inspectrice du travail et Nicolas Delemotte, sous-directeur adjoint à l'animation territoriale à la Direction générale du travail.
Un métier encore mal compris
Les inspecteurs du travail peuvent souffrir de la méconnaissance de leur rôle. Ils sont ainsi confrontés à des clichés tels que : ils contrôlent l'hygiène dans les restaurants, les papiers d'identités, ils sont là pour sanctionner les patrons... Fatim Jacquemin et Nicolas Delemotte tiennent ainsi à rappeler la mission principale d'un inspecteur, qui est de veiller au respect des droits des salariés. Ils interviennent donc sur des enjeux de rémunération, de durée et de conditions de travail. Leur objectif n'est pas la sanction, mais au contraire d'accompagner les entreprises dans la régularisation des situations.
Les inspecteurs peuvent également avoir une image de personnes rigides et ennuyeuses, ne connaissant pas le monde du travail, qui cherchent toujours la petite bête. En réponse à ces clichés, Fatim Jacquemin et Nicolas Delemotte affirment exercer un métier tourné vers l'humain. "Un inspecteur du travail de prétend pas connaître votre métier mieux que vous", précise Nicolas Delemotte. En revanche, il est spécialiste du droit et des conditions de travail. Et s'ils sont minutieux, c'est parce que leurs documents peuvent être utilisés en justice.
Enfin, ces collaborateurs reviennent sur deux derniers clichés : les inspecteurs "agissent sur dénonciation" et "ne peuvent pas changer les choses". "Nous intervenons dans les entreprises quand nous estimons que cela est nécessaire et justifié. La plupart du temps, il n'y a ni plainte, ni dénonciation", affirme ainsi Nicolas Delemotte, qui rappelle également les différents outils à disposition des inspecteurs. Ils peuvent en effet saisir la justice en cas de besoin, sanctionner des entreprises par une amende, ou encore arrêter le travail d'un salarié.
Un rôle essentiel dans la prévention des accidents du travail du BTP
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Dans le milieu du BTP, l'inspection du travail est un acteur clef de la prévention des risques. En plus de ses contrôles, elle lance des campagnes de communication sur des sujets clefs du milieu du travail. Celle de 2024 était ainsi tournée vers la prévention des accidents, notamment dans les entreprises de moins de 250 salariés. Une campagne menée en concertation avec de multiples partenaires, dont l'Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) pour le secteur de la construction.
Les inspecteurs peuvent également contribuer à une meilleure prévention grâce à leurs enquêtes de terrain réalisées après des accidents. Prévention BTP, plateforme de l'OPPBTP, déclarait ainsi en 2023 que "pour mieux lutter contre les accidents du travail graves ou mortels, les enquêtes des inspecteurs du travail sont un outil précieux […]. Les informations recueillies constituent en effet un outil important en matière de prévention et d'amélioration de la santé et de la sécurité au travail."