SÉCURITÉ. La ministre du Travail a dévoilé début février 2025 les nouvelles mesures du plan pour la prévention des accidents graves et mortels. Ces dernières ciblent notamment le BTP, secteur particulièrement accidentogène.

"Chaque jour en France, plus de 100 salariés sont blessés gravement et deux décèdent du fait du travail", déclarait le ministère du Travail fin octobre 2024, lors du lancement d'une nouvelle campagne de prévention. Afin de remédier à cette situation, sa ministre Astrid Panosyan-Bouvet a présenté, le 3 février 2025, les nouvelles mesures du plan pour la prévention des accidents graves et mortels (PAGM).

 

 

Lancé en mars 2022, le PAGM actuel court jusqu'en 2025. Voulu évolutif, il avait déjà été modifié en avril 2024. Une dizaine de mesures avaient alors été ajoutées, notamment pour mieux mobiliser les services de prévention et de santé au travail, améliorer les connaissances sur les conséquences de vagues de chaleur ou encore déterminer des indicateurs communs sur la sinistralité. Les propositions formulées en ce début 2025 sont elles aussi "additionnelles au plan en cours et pour application rapide", a précisé le cabinet de la ministre, contacté par Batiactu.

 

Charte sociale

 

Les nouvelles mesures proposées s'inspirent de celles mises en place lors des Jeux olympiques 2024, "à l'occasion desquels la signature d'une charte sociale avait permis de diviser par quatre l'accidentologie sur les chantiers liés aux Jeux", a précisé un conseiller du ministère à nos confrères de l'AFP.

 

Le plan se traduira ainsi par le lancement d'un groupe de contact dédié, chargé de fournir "un accompagnement technique" aux branches les plus accidentogènes.

 

Le BTP, un secteur cible

 

Le BTP sera un secteur cible de ce nouveau plan, aux côtés de l'intérim. Un rapport de l'Assurance maladie publié en décembre 2024 confirmait en effet que ces métiers étaient particulièrement touchés par la sinistralité.

 

 

Ces domaines d'activité sont ainsi invités à prendre des "engagements en faveur de la prévention des accidents du travail graves et mortels", puis de les matérialiser "par des conventions qui seront signées par les branches volontaires", rapporte l'AFP. Ces dernières pourront ensuite bénéficier d'accompagnement dans la diffusion de formations auprès des encadrants et travailleurs.

 

Valoriser plutôt que réprimer

 

Le plan proposé par Astrid Panosyan-Bouvet semble miser sur la valorisation des efforts fournis plutôt que la répression des mauvaises pratiques. En effet, le ministère prévoit d'activer le levier de la politique d'achat des donneurs d'ordre, pour qu'ils intègrent les démarches de prévention dans leurs critères de choix de marché.

 

 

Sur le volet répressif, le plan ne compte pas de nouvelles sanctions en cas de non-respect des engagements. D'après l'AFP, il table plutôt sur une meilleure coopération entre l'inspection du travail et le parquet.

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