PROJETS. Lors de la présentation des résultats annuels du groupe, le P-DG d'Eiffage, Benoît de Ruffray, en a profité pour faire un point sur ses chantiers en cours et sur ses cibles. L'occasion aussi de montrer qu'il n'y a pas que le Grand Paris Express dans la vie de la major.
L'Ile-de-France et le Grand Paris Express (GPE) tirent assurément l'activité du BTP français vers le haut. C'est d'ailleurs le cas chez Eiffage, qui a réalisé quasiment 700M€ de chiffre d'affaires en 2019 sur le GPE. Mais se focaliser sur l'Ile-de-France serait réducteur. Lors de la présentation des résultats 2019 à la presse, le 27 février, le P-DG d'Eiffage Benoît de Ruffray en a ainsi profité pour faire le point sur d'autres chantiers d'envergure en cours ou dans le viseur de l'entreprise.
Parmi eux, Eiffage est déjà impliqué dans le projet du Lyon-Turin ferroviaire, sur le creusement de la galerie de reconnaissance. Le percement de 9km au tunnelier s'est achevé en septembre, et un tronçon de 1,3km creusé en méthode traditionnelle est toujours en cours. Surtout, les appels d'offres pour le creusement de la partie française du tunnel bitube de 57,5km, d'un montant total de 2,3Mds€, ont été lancés, et Eiffage fait partie des candidats.
De nombreux travaux autoroutiers
Eiffage mise aussi sur les travaux autoroutiers. En France, des chantiers dans le cadre du plan de relance autoroutier de 2015 et du plan d'investissement autoroutier de 2018 devraient continuer à alimenter l'activité en 2020. Surtout, le groupe attend la signature avec l'Etat du contrat de concession de la route Centre-Europe-Atlantique (RCEA), plus tristement connue sous le nom de "route de la mort". Ce contrat concerne l'aménagement en 2x2 voies et la mise en concession de 89km de route nationale, dans l'Allier. Initialement, plus de 500M€ de travaux étaient envisagés. Le contrat devrait être signé courant mars. A noter que dès la signature du contrat, l'exploitation devrait revenir à Eiffage sans délai.
Toujours en France, et alors que le gouvernement a annoncé le lancement de la procédure de mise en concession de l'autoroute Toulouse-Castres, Benoît de Ruffray assure que le groupe n'avait "pas encore arrêté sa position", quant à une potentielle candidature.
En Allemagne cette fois, Eiffage a remporté avec Johann Bunte Bauunternehmung le plus important PPP autoroutier du pays. D'une durée de trente ans, le contrat concerne l'élargissement de quatre à six voies d'une portion de 76km de l'autoroute A3. Montant des travaux : 1,5Md€, "à 50/50 avec notre partenaire", rappelle le P-DG de la major.
Dépôt de permis de construire pour Lille-Lesquin
Autre type de concessions développé plus récemment par Eiffage : les aéroports. Le groupe a remporté en 2019 sa première concession avec la plateforme de Lille-Lesquin. Il l'exploite depuis le 1er janvier 2020, en association avec Aéroport Marseille-Provence.
Le groupe devrait engager 170M€ de travaux sur vingt ans, dont 90M€ dans les quatre ans pour "améliorer la plateforme. Nous travaillons actuellement sur le dépôt des permis de construire pour engager le chantier", a indiqué Benoît de Ruffray.
Attente de la signature du contrat-cadre pour HS2
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Enfin, à l'international, le groupe Eiffage comme les deux autres majors français est impliqué dans le projet britannique de LGV High Speed 2 (HS2). Serpent de mer dont le coût explose puisqu'il pourrait atteindre 105Mds de livres sterling, le gouvernement de Boris Johnson a donné son feu vert au projet courant février. "Mais même si la volonté d'avancer a été exprimée, je préfère quand les contrats sont signés", a prudemment réagi Benoît de Ruffray.
En effet, il rappelle que le feuilleton a connu de nombreux rebondissements, "et cela fait deux ans et demi que nous échangeons sur chaque détail. Nous avons arrêté la structure contractuelle, nous avons proposé un budget, mais nous n'avons pas encore d'accord formalisé" avec l'Etat britannique, indique le P-DG. Il espère que cependant que la signature du contrat cadre intervienne dans le courant du premier trimestre.