Crise économique oblige, Pascal Auzannet a proposé jeudi 13 décembre au Gouvernement de revoir ses plans s'agissant de la construction des quatre lignes du Grand Paris Express. D'après son rapport, le "super métro parisien" coûtera 9,5 milliards d'euros de plus que prévu. Il préconise donc réaliser le chantier en cinq étapes d'ici à 2030, soit cinq ans de plus que le délai initial. Explications.
Est-ce la douche froide pour le Grand Paris Express (GPE)? Ce projet de construction des quatre lignes de métro du Grand Paris, qui doit ceinturer la banlieue parisienne sur 175 km, coûtera finalement 9,5 milliards de plus que prévu, affirme le rapport du haut fonctionnaire Pascal Auzannet remis jeudi 13 décembre à la ministre de l'Egalité des territoires, Cécile Duflot, en charge du Grand Paris.
Le rapport Auzannet était, en effet, très attendu. Pour rappel, en septembre 2012, Cécile Duflot a confié à Pascal Auzannet, ancien responsable du développement et ancien directeur des RER à la RATP, un rapport d'expertise sur cette double boucle de métro automatique. La ministre, ancienne opposante au projet lorsqu'elle siégeait au Conseil régional d'Ile de France, souhaitait, en effet, y voir plus clair sur son coût réel et sur un calendrier de réalisation. Ensuite, fin octobre 2012, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait fait savoir que le Gouvernement attendait de disposer de "tous les éléments" sur le coût du projet pour avancer. C'est sur la base de ce rapport conduit par Pascal Auzannet, qu'il envisageait de mettre en place - "dès que cela sera nécessaire et en 2015 s'il le faut"- la dotation de 1 milliard d'euros au capital de la société du Grand Paris.
De 20,5 milliards d'euros à 29,6 milliards d'euros
La première partie du rapport de Pascal Auzannet est consacrée aux aspects financiers. Il en ressort donc un coût global bien au-delà de ce qui était indiqué jusque-là. Ce ne sont plus 20,5 milliards d'euros qu'il faudrait mettre sur la table pour réaliser ces 175 km de métro automatique et ces 57 gares mais 29,6 milliards d'euros.
"Les contraintes économiques et financières ont été totalement ignorées", souligne Pascal Auzannet dans son rapport. Entre 2008, date du premier chiffrage et 2012, le devis a évolué de 3,5 milliards d'euros en raison de "la dérive monétaire". Certaines charges n'avaient pas été intégrées à l'image du coût de la connexion au réseau RATP et RFF (1,8 milliard d'euros), et aussi du financement de la branche qui traverse la Seine-Saint-Denis (5 milliards et non 3,5 milliards). L'extension de la ligne 14 du métro automatique vers le nord coûterait donc 500 millions d'euros de plus. De nouvelles gares ont aussi été ajoutées, aggravant la facture.
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