CONCERTATION. Ce 22 mai, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a mis en place un groupe de travail dont l'objectif est de lutter contre les dépôts sauvages de déchets, un fléau de plus en plus répandu, notamment en région parisienne.
Brune Poirson, secrétaire d'Etat auprès de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a institué le 22 mai un groupe de travail chargé du dossier des dépôts sauvages de déchets, dont sont responsables aussi bien des particuliers que des professionnels. La concertation qui sera menée avec l'ensemble des acteurs concernés va porter sur trois axes majeurs : d'abord, la réalisation d'une étude visant à établir un état des lieux de cette pratique. Ce travail permettra de décrire la typologie des déchets sauvages, le profil des pollueurs, les pratiques instaurées par les acteurs en charge de la gestion des déchets et enfin les coûts supportés par les collectivités territoriales dans ce domaine. Ensuite, le groupe élaborera des mesures pour renforcer les outils de contrôle et de sanction mis en place par les collectivités.
Enfin, seront répertoriés les bonnes pratiques pour prévenir l'abandon des déchets ainsi que les instruments destinés aux collectivités pour lutter contre les dépôts sauvages. Car ce phénomène, particulièrement présent en région parisienne, et concernant aussi bien des particuliers que des professionnels, suscite de l'incompréhension, de la colère et débouche même sur des mesures fortes prises par les collectivités impactées, à l'instar de la commune de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) : le maire, Pascal Thévenot, a mis en place une caméra mobile de surveillance, renforcé les rondes de la police municipale et même déversé des carreaux de plâtre chez l'un des habitants suspectés.
Dans tous les cas, la démarche gouvernementale s'inscrit dans la lutte contre ces mauvaises pratiques : "Ce travail concerté va nous permettre d'aborder avec pragmatisme la question de la lutte contre les décharges sauvages pour trouver enfin des solutions concrètes à ce fléau environnemental", a déclaré à cette occasion Brune Poirson. En réalité, l'impact est non seulement écologique mais aussi socio-économique, dans la mesure où les dépôts sauvages de déchets dégradent la propreté - voire la salubrité - des espaces publics et privés, et que le coût de leur ramassage régulier constitue une lourde charge pour les collectivités. Le groupe de travail lancé par la secrétaire d'Etat devrait rendre progressivement ses conclusions jusqu'en avril 2019.
à lire aussi
Economie circulaire : 3 mesures-phares dans la feuille de route
Dans sa partie dédiée aux entreprises, à la production et à la gestion des déchets, la feuille de route pour l'économie circulaire (FREC) comporte un volet "Renforcer le tri, le réemploi et la valorisation des déchets du BTP". Le ministère de la Transition écologique et solidaire y rappelle que le secteur du bâtiment et des travaux publics produit chaque année 247 millions de tonnes de déchets, issus des activités de déconstruction et de démolition, ce qui représente plus des deux tiers du total des déchets produits en France. La FREC propose trois mesures-phares pour s'attaquer au problème : premièrement, revoir le fonctionnement de la gestion des déchets du bâtiment afin de lutter contre la mise en décharge et assurer leur recyclage. Pour parvenir jusqu'à une reprise gratuite de ces déchets, une des pistes étudiée sera celle de la création d'une filière de responsabilité élargie du producteur appliquée aux déchets du bâtiment. Deuxièmement, la FREC envisage de revoir en profondeur le dispositif actuel du diagnostic déchets avant démolition, de manière à en faire une base fiable et pertinente pour les futures démarches de réemploi et de valorisation des matériaux et déchets de chantiers. Troisièmement, il est proposé de développer avec les acteurs de la filière des guides permettant la reconnaissance des performances techniques, sanitaires et environnementales des matériaux réemployés, et favorisant plus globalement la réutilisation dans le secteur de la construction.