Le gouvernement Valls 1 n'est plus. Après les critiques d'Arnaud Montebourg sur la politique gouvernementale ce week-end, le Premier ministre a décidé de constituer une nouvelle équipe. Outre l'ancien ministre du Redressement productif, Aurélie Filipetti, l'actuel ministre de la Culture est également en partance. Qui pour les remplacer ? Eléments de réponses.
C'est un coup de tonnerre qui vient de s'abattre sur le gouvernement Valls 1, qui désormais, avec seulement 147 jours, est l'un des plus courts de la 5ème république.
Après la sortie virulente d'Arnaud Montebourg sur la politique de François Hollande lors de la Fête de la rose à Frangy-en-Bresse, le Premier ministre a décidé de présenter la démission de son gouvernement. Il constituera dès ce mardi une nouvelle équipe "en cohérence avec les orientations que le Président de la République a défini pour le pays", souligne le communiqué de l'Élysée.
Et c'est une certitude, l'ancien ministre du redressement productif n'en fera pas partie : "Deux années durant, je me suis battu pour convaincre inlassablement [...] le président de la République", a indiqué Arnaud Montebourg lors d'une conférence de presse à Bercy lundi après-midi. Et de préciser qu'il reprenait sa liberté.
Celui qui ne sera plus ministre demain n'a pas mâché ses mots. Dès le début de son allocution, il a affirmé ainsi qu' "aujourd'hui, le monde entier presse, supplie même de faire cesser les politiques d'austérité absurdes qui continuent d'enfoncer la zone euro (...), bientôt dans la déflation". Il n'a pas manqué également de remercier Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et Benoît Hamon, ministre de l'Education nationale qui, selon lui, ont suivi leurs convictions.
Ce qui nous donne les deux autres partants de ce gouvernement : en effet, après avoir soutenu les propos d'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon devrait selon toute vraisemblance camper sur ses positions et sortir de l'équipe gouvernementale. Quant à Aurélie Filippetti, elle a été encore plus explicite sur son avenir dans une lettre ouverte dès ce lundi : "Nous avons un devoir de solidarité, mais aussi un devoir de responsabilité vis-à-vis de ceux qui ont fait de nous ce que nous sommes. Je choisis pour ma part la loyauté à mes idéaux", souligne-t-elle ainsi, notant qu'elle ne participerait donc pas à la future équipe. Reste à savoir désormais qui remplacera ces personnalités fortes au sein du nouveau Gouvernement...
Des premiers noms fuitent…
Des "Aubristes" (soutien de Martine Aubry), comme François Lamy, ancien ministre délégué chargé de la Ville, sous le mandat Ayrault, n'avait pas été reconduit, et pourrait donc être rappelé. Du côté du ministère de la Culture, sous lequel se trouve l'architecture, le nom de Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris, circule sur les réseaux sociaux. On évoque également la possibilité d'un grand ministère couvrant l'éducation et la Culture qui serait mené par Ségolène Royal.
Et le logement dans tout cela ?
Dans ce contexte, quid du logement ? Le ministère garderait-il son indépendance ou passerait-il sous la tutelle d'un super ministère de l'Ecologie ? Sylvia Pinel, l'actuel ministre poursuivra-t-elle l'aventure ? En effet, le Parti radical Gauche a déclaré récemment que ses membres quitteraient le Gouvernement si la réforme territoriale n'évoluait pas. Il ne faudra pas patienter très longtemps puisque Manuel Valls annoncera dès ce mardi la composition de son nouveau gouvernement.