INSERTION. Après des tractations avec les partenaires sociaux et quelques cafouillages, l'exécutif a fini par présenter son plan post-Covid en faveur de l'emploi des jeunes, intitulé "Un jeune, une solution". Elisabeth Borne, la ministre du Travail, est revenue ce 24 juillet au matin sur les mesures arrêtées, ainsi que sur la réforme de l'assurance-chômage et l'activité partielle.

Cette fois, c'est la bonne. Après une série de discussions avec les partenaires sociaux et un imbroglio gouvernemental sur le sujet, l'exécutif a finalisé son plan en faveur de l'emploi des jeunes dans ce contexte post-coronavirus, et quelques mois à peine avant une rentrée de septembre où pas moins de 750.000 jeunes devraient arriver sur le marché du travail.

 

 

Intitulé "Un jeune, une solution" et doté de 6,5 milliards d'euros sur deux ans, il a été officialisé par le Premier ministre Jean Castex dans la journée du 23 juillet avant que la ministre du Travail, Elisabeth Borne, ne revienne plus en détails sur les mesures arrêtées ce 24 juillet au matin. "Aujourd'hui, on veut vraiment leur assurer (aux jeunes) qu'on prend en compte chaque situation individuelle et qu'on a une réponse adaptée pour les amener vers l'emploi", a-t-elle affirmé au micro de Radio Classique.

 

Primes, formations longues et contrats d'insertion

 

D'après la ministre, une première partie du plan consiste à "encourager l'embauche avec des incitations financières", celles-ci se traduisant au bout du compte par "une prime de 4.000 € par an pour l'embauche d'un jeune jusqu'à 2 Smic, sur un CDI ou un CDD de plus de 3 mois". L'apprentissage et les contrats de professionnalisation sont également concernés par "une prime de 5.000 € pour un mineur et de 8.000 € pour un majeur". Face aux erreurs ou inadéquations de parcours ainsi qu'aux difficultés économiques rencontrées par telle ou telle filière, "200.000 formations qualifiantes relativement longues" sont aussi mises en place, avec au terme un certificat de qualification ou un titre professionnel.

 

Enfin, pour les "jeunes plus éloignés de l'emploi", Elisabeth Borne a indiqué que "300.000 parcours ou contrats d'insertion" seront proposés, voire des contrats aidés en fonction de la situation individuelle de chaque jeune. L'accompagnement personnalisé étant le leitmotiv de ce plan, Pôle emploi devrait donc bénéficier de moyens supplémentaires.

 

Droits au chômage : un retour aux règles d'avant... mais pas complètement

 

La nouvelle ministre du Travail s'est tout de même voulue prudente sur les projections des prochains mois, les incertitudes sur l'évolution de la situation économique restant nombreuses. D'autres dispositifs continuent à se préciser, comme l'Activité partielle de longue durée (APLD), dont un décret officialisant son entrée en vigueur sera publié la semaine prochaine.

 

 

La réforme de l'assurance-chômage, prévue au 1er septembre prochain, est par ailleurs repoussée au 1er janvier 2021, mais un récent "accroc" a été dénoncé par les syndicats : les règles sur l'ouverture et le calcul des droits, qui ont déjà été modifiées en novembre dernier et qui sont jugées plus dures, continueront à s'appliquer normalement. Selon le projet de décret, seuls les "travailleurs privés d'emploi dont la fin du contrat de travail intervient entre le 1er août et le 31 décembre 2020" pourront bénéficier d'un retour aux règles de calcul antérieures, plus intéressantes. Autrement dit, les personnes ayant perdu leur emploi entre novembre dernier et ce mois d'août ne seront pas concernées.

 

Pour rappel, la réforme de l'assurance-chômage impose désormais d'avoir travaillé au minimum 6 mois lors des 24 derniers mois pour ouvrir ses droits, contre 4 mois sur les 28 derniers mois auparavant. Qui plus est, le retour temporaire aux règles précédentes ne sera pas total, puisque les 4 mois seront cette fois calculés sur les 24 derniers mois. De plus, alors que le seuil de rechargement des droits était, jusqu'au 1er novembre dernier, d'un mois de travail lors d'une période de chômage, il sera dorénavant de 4 mois. La dégressivité des allocations pour les hauts revenus au terme d'une période de 6 mois est en outre reportée, tout comme la réforme du calcul de l'indemnisation, qui fera pour sa part l'objet d'une nouvelle concertation avec les partenaires sociaux à la rentrée.

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