Trente nouveaux établissements seront construit d'ici 2007, mais il faudra attendre l'été 2003 pour les premiers appels d'offres.

La carte de France des 30 nouvelles prisons, qui seront érigées à l'horizon 2007 sur 19 régions, a été présenté par le garde des Sceaux Dominique Perben et le secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice Pierre Bédier. Ce plan est particulièrement ambitieux puisqu'il prévoit de créer quelque 13.200 places nouvelles, contre 11.000 initialement. Le coût de ce programme devrait d'ailleurs avoisiner le milliard d'euros.

Pour Pierre Bédier, chargé de mettre en oeuvre ce plan, la tâche est loin d'être aisée car si les grandes lignes et les implantations sont définies, les localisations exactes ne sont pas toutes encore connues et plusieurs terrains restent à accueillir.

Par ailleurs, en raison de la complexité juridique du dossier, le secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de la justice a été contraint de décaler de quelques mois le lancement des premiers appels d'offres. Au grand dam des majors du BTP qui sont déjà dans les starting-blocks, le ministère de la Justice les publiera avant la mi-2003 pour les établissements de mineurs et durant le troisième trimestre 2003 pour les prisions dites classiques. Pour l'instant, le gouvernement a confié à l'ingénieur René Eldari une mission d'études sur la conception de ces nouvelles prisons.

Invoquant l'urgence de la situation, le gouvernement a prévu de recourir à des marchés de conception-construction comme l'avait fait de l'ancien garde des Sceaux Albin Chalandon de 1986 à 1988. Une nouveauté d'importance : sur un terrain qui appartient à l'Etat, les constructeur privés pourront réaliser à leur frais l'établissement et le louer ensuite aux pouvoirs publics, lesquels à terme deviennent propriétaires des murs (sorte de crédit-bail). Sur ce point, le gouvernement attend un décret d'application, bloqué pour l'instant par le Conseil d'Etat.

Ces points contestés par une partie des professionnels de la construction et notamment des architectes, ont été critiqué par l'opposition. Le député socialiste Jacques Floch, rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur les prisons a dénoncé "un danger de favoritisme grave". "L'Etat s'affranchit des lois et des textes réglementaires sur les marchés publics en se dispensant des appels d'offre pour la construction des prisons" a-t-il déploré.

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