FORMATION. En réponse à l'inquiétude des professionnels sur le devenir de l'apprentissage, le Gouvernement a annoncé ce 4 juin des mesures visant à relancer la formation professionnelle, à l'issue d'une réunion entre l'exécutif, les syndicats et le patronat consacrée à l'emploi.

C'est l'une des principales craintes des professionnels, notamment dans le secteur du bâtiment : frappées de plein fouet par la crise du coronavirus, les entreprises auront-elles les moyens d'embaucher et de former de nouveaux apprentis ? Pour tenter de répondre à ces inquiétudes et de relancer l'apprentissage en France, syndicats et patronat se sont retrouvés à l'Elysée ce 4 juin autour du président de la République Emmanuel Macron, du Premier ministre Edouard Philippe et d'autres membres du Gouvernement. A l'issue de cette réunion consacrée à l'emploi, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé une série de mesures pour inciter les entreprises à continuer de recruter des alternants, malgré le contexte économique et social particulièrement difficile.

 

 

Une aide à l'embauche augmentée et étendue

 

Concrètement, les entreprises qui embaucheront un apprenti entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 bénéficieront d'une aide de 5.000 € pour les salariés mineurs, et de 8.000 € pour les employés majeurs. A l'heure actuelle, ce dispositif ne s'adresse qu'aux structures de moins de 250 salariés et concerne des diplômes de niveau inférieur ou égal au Bac, mais la mesure sera prochainement étendue jusqu'au niveau de la licence (Bac+3) et se destinera à l'ensemble des entreprises, y compris donc à celles de plus de 250 salariés "à la condition d'avoir 5% d'apprentis en 2021 conformément à la loi", a toutefois précisé Muriel Pénicaud. Et la ministre d'assurer que la première année d'apprentissage devrait avoir un "coût quasi-nul" grâce à cette nouvelle aide.

 

 

700.000 à 800.000 jeunes devraient arriver sur le marché du travail en septembre prochain

 

 

Afin de laisser davantage de temps aux jeunes pour trouver et décrocher un emploi au milieu de cette crise économique qui s'annonce, ces derniers auront la possibilité de rester rattachés à des Centres de formation des apprentis (CFA) pendant six mois maximum, sans être sous contrat. Ils auront donc jusqu'à la fin du mois de février 2021 pour profiter de cette possibilité qui est elle aussi étendue, puisque la durée n'était que de trois mois jusqu'à présent. Muriel Pénicaud a également appelé à une "mobilisation territoriale" de manière à ce que chaque jeune déposant un voeu d'apprentissage sur les plateformes d'orientation scolaire type Parcoursup puisse recevoir une proposition de poste.

 

Ces premières annonces sur l'apprentissage et la formation professionnelle s'inscrivent plus largement dans un plan pour l'emploi des jeunes qui devrait être présenté par l'exécutif durant la première moitié du mois de juillet. Le Gouvernement souhaite clairement pérenniser la dynamique dont a bénéficié l'apprentissage en 2019, avec environ 491.000 alternants recensés à la fin de l'année dernière et 368.000 contrats signés sur un an, soit une hausse de 16% par rapport à 2018. "On ne peut pas avoir une génération sacrifiée", a insisté la ministre du Travail au sortir de la réunion, affirmant que "les jeunes ne seront pas la variable d'ajustement de la crise". Les acteurs économiques estiment qu'entre 700.000 et 800.000 diplômés devraient arriver sur le marché du travail en septembre prochain, alors que le pays doit faire face, pour reprendre les propres mots d'Edouard Philippe, à "une récession historique". En l'absence de mesures de soutien, les prévisions tablaient sur une dégringolade de 20 à 40% des offres d'alternance proposées par les entreprises.

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