TRANSPORTS. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, vient de révéler les grandes orientations en matière de politique d'investissement dans ce domaine. L'Etat va ainsi injecter 13,4 milliards d'euros pour la période 2018-2022.

Le conseil d'orientation des infrastructures s'est réuni ce mardi 11 septembre, et les annonces ont suivi : Elisabeth Borne, ministre des Transports, a révélé que l'État allait injecter 13,4 milliards d'euros dans ce secteur sur la période 2018-2022. Le budget alloué devrait ainsi, d'après le Gouvernement, être en hausse de +40% par rapport à 2013-2017. A horizon 2023-2027, il est prévu une enveloppe encore supérieure, à 14,3 milliards.

 

"Cette programmation traduit 4 ambitions", nous informe le ministère dans un communiqué de presse. "Faciliter les déplacements du quotidien, accélérer la transition écologique, contribuer à la cohésion des territoires et renforcer l'efficacité des transports de marchandises." Cinq programmes d'investissements vont être lancés dans ce but, dont un concernant l'entretien des réseaux existants qui "constitue la première des priorités pour la décennie à venir".

 

Augmentation des moyens de +31% sur 2018-2027

 

Les pouvoirs publics souhaitent tout particulièrement faire porter les efforts sur le réseau routier national qui a connu une dégradation progressive de son état. Sur ce point, des "moyens sans précédents seront mobilisés : ils augmenteront de +31% sur la décennie 2018-2027, de +25% sur ce seul quinquennat". La même dynamique sera assurée pour les réseaux ferroviaires et fluviaux.

 

"Nous allons en finir avec l'addiction aux grands projets"

 

Le ministère investira également 2,6 milliards d'euros sur dix ans dans la "désaturation des grands nœuds ferroviaires", 1 milliard pour une vingtaine d'opérations de désenclavement routier de villes moyennes et territoires ruraux, 1,2 milliard dans les "mobilités propres" et 2,3 milliards dans le "renforcement de l'efficacité et du report modal dans le transport de marchandises".

 

Au mois d'octobre, la programmation complète sera connue dans le cadre du projet de loi d'orientation des mobilités.

 

 

La ministre a confirmé l'intention étatique de faire une "pause" sur les grands projets. "Nous allons en finir avec l'addiction aux grands projets et avec les promesses non financées qui remettent en cause la crédibilité de l'État. Plus question de promettre à tort et à travers, dans les territoires, des programmes qui ne sont pas réalistes", a affirmé Élisabeth Borne dans un entretien au Monde. "Plus question de promettre à tort et à travers, dans les territoires, des programmes qui ne sont pas réalistes." Priorité sera ainsi donnée aux transports du quotidien. "L'idée est de partir des besoins de nos concitoyens et de donner la primauté aux transports du quotidien. Cela veut dire que l'on finance d'abord l'entretien des réseaux, les trains pour aller au travail, le désenclavement routier…"

 

Le dramatique effondrement du viaduc de Gênes avait réveillé les craintes existantes quant à l'état du réseau routier français, notamment de certains ponts. "Clairement, nous n'avons pas attendu le drame de l'effondrement du viaduc autoroutier à Gênes, cet été, pour agir", a réagi le ministre auprès de nos confrères du Monde. "Quand je suis arrivée à la tête de ce ministère, j'ai lancé des audits sur l'état des réseaux ferroviaires fluviaux et routiers. Ils ont montré que l'État a fait des économies sur l'entretien et la régénération."

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