Dans le cadre du Congrès mondial du gaz mardi à Amsterdam, le président du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, a mis en garde contre la tentation européenne de se tourner vers le transport par bateau du gaz naturel liquéfié (GNL) au détriment du gaz russe, livré par gazoduc.

«Aucun autre pays que la Russie n'est plus proche des consommateurs européens et le système de gazoducs qui approvisionne l'Europe est le moyen de transport le plus économique et efficace», a affirmé mardi Alexei Miller, se disant «sceptique devant les efforts pour présenter le GNL comme la panacée».

Depuis la crise gazière qui a éclaté entre la Russie et l'Ukraine voici six mois, Moscou multiplie les messages pour assurer les pays européens, dont certains sont presque entièrement dépendants du gaz russe, de sa capacité à respecter la sécurité d'approvisionnement. Gazprom estime ainsi avoir les premières réserves mondiales de gaz. En 2010, le groupe pense porter sa production à 560 milliards de m3 et en 2020 de 580 à 590 milliards de m3 (contre 547 milliards de m3 en 2005).

Mais les experts tirent depuis plusieurs mois le signal d'alarme. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) répète que le groupe risque de se retrouver à court de capacité d'extraction dès 2010, faute d'investissements. Vladimir Milov, président de l'Institut de la politique énergétique et ancien vice-ministre russe de l'Energie a quant à lui présenté fin mai un rapport dans lequel il estime que Gazprom pourrait être en déficit de 100 milliards de m3 en 2010.

Les contrats de long terme déjà signés seront honorés «à 100%», a répondu mardi Alexei Miller. «Notre production de gaz est conforme à notre calendrier et nous savons déjà dans quel ordre, quand et quels champs nous avons l'intention de développer d'ici 2015 et au-delà», a-t-il assuré.

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