Alors que des villes comme Trélazé, Orléans et Dunkerque s'engagent dans la construction de salles multifonctions de grande envergure, le ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative signale que les projets deviennent difficiles par la situation « financière complexe » du Centre national pour le développement du sport, (CNDS). Explications.
Lors de sa visite, la semaine dernière sur le chantier de l'Arena Loire à Trélazé (Maine-et-Loire) la salle multifonctions sports et spectacles, qui doit être impérativement achevée au 15 juin prochain pour accueillir l'Euro féminin de basket, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative, a souhaité évoqué la situation financière des Arenas.
Valérie Fourneyron a évoqué « la situation difficile du Centre national pour le développement du sport (CNDS) », chargé d'attribuer les subventions. Et elle a rappelé que « le premier financeur de ce type d'équipement demeure les collectivités locales. La participation de l'État sur des projets comme celui-ci varie entre 6,5 % et 7,5 %.» Ici, à Trélazé, l'Arena a coûté 18 millions d'euros hors taxes.
Pour rappel, Valérie Fourneyron a dénoncé, début octobre, la situation « critique » du CNDS qui devrait accuser un déficit de 32 millions d'euros pour 2012. D'où l'urgence, d'après le ministère, d'un plan d'économies qui va geler les crédits jusqu'à la fin de l'année.
Un contexte problématique pour les financements ?
L'enjeu peut donc être problématique, par exemple, pour Orléans (Loiret) seule collectivité de France avec Dunkerque (Nord) à avoir réussi à faire labelliser son projet de grande salle, capable d'accueillir de grands événements sportifs et culturels, et notamment le Mondial de handball dès 2017. Une enveloppe publique de 50 millions d'euros leur avait été attribuée à la suite du rapport Arena 2015, qui signalait le manque de salles de plus de 10.000 places en France.
Dans une conjoncture économique difficile, le projet orléanais pourrait se retrouver dans une situation complexe. Le montant de l'équipement, prévu pour 2016, est d'environ 100 millions d'euros, financé par un partenariat public-privé. Pour rappel, en avril dernier, la mairie avait obtenu une subvention de 15 millions d'euros, plus 5 millions ultérieurement. Toutefois, le CNDS est revenu sur sa délibération en juillet pour cause d'irrégularités.
En attendant, le contrat de construction a été attribué au groupement Bouygues, qui réunit notamment sa filiale DV Construction, la Caisse d'Epargne Loire Centre et le cabinet Jacques Ferrier Architecture. La décision devrait être validée d'ici à la fin 2012 par le conseil municipal de la ville d'Orléans en prenant en compte des clauses suspensives si l'Etat ne s'est toujours pas prononcé.
Les difficultés liées aux manques de subventions du CNDS concernent également Dunkerque. Pour rappel, la Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral a retenu cette année Vinci Concessions dans le cadre d'un PPP pour un montant de 112 millions d'euros. Le projet mise sur une subvention de 17 millions de l'Etat, aux côtés de la région (15 millions) et du Conseil général du Nord (3 millions). De plus, l'intercommunalité a demandé des subventions complémentaires de 15 millions auprès du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais.
Le groupe Vinci Concessions vient de signer un contrat de partenariat avec la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD) pour la réalisation et l'exploitation de l'Arena de Dunkerque. Ce contrat, d'une durée de 332 mois, inclut la conception, le financement, la construction, l'exploitation et la maintenance de l'Arena. Celle-ci comprendra deux salles d'une capacité totale de 10.700 places et offrira des sièges affaires, des loges et des déambulatoires desservant gradins et espaces de commerce et de réception. Sa livraison est prévue pour la saison 2015 de basket et de handball. Le projet représente un investissement total de 112,4 millions d'euros. Il sera financé par un apport initial de la CUD de 37 millions d'euros (dont 10 millions d'euros au titre d'une avance sur redevance), un apport en fonds propres dans la Société Dunkerque Arena (SDA) de 6 millions d'euros, un financement bancaire d'un montant de 69,4 millions d'euros.