INTERVIEW. Le réaménagement de Val-de-Fontenay, principal pôle tertiaire à l'Est de Paris, devra se faire "dans la dentelle" et en démolissant le moins possible, explique le directeur général de l'opérateur public local en charge du quartier. Il devra comprendre un tiers de logements et des espaces verts, aujourd'hui quasi-absents. Les investisseurs institutionnels seront privilégiés par rapport au Pinel, qui provoque, selon lui, à moyen terme, "des copropriétés moins bien entretenues".
La Société publique locale (SPL) Marne-au-Bois a été créée, sous forme de SPLA (pour "aménagement"), en 2012, à l'initiative de la Ville de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), avec plusieurs villes voisines. Parmi ses missions : l'aménagement du quartier Val-de-Fontenay, principal pôle tertiaire à l'est de Paris, construit, à l'inverse de La Défense, située à l'ouest, sans plan ni stratégie d'ensemble, et aujourd'hui obsolète. En 2018, l'Etablissement public territorial (EPT) Paris-Est-Marne et Bois est entré au capital, à hauteur de 13%, en raison de sa compétence en matière d'aménagement. Rosny-sous-Bois en est sorti, la ville faisant partie d'un autre EPT. Aujourd'hui la SPL est principalement centrée sur cinq villes de l'EPT (qui en compte 13), à savoir Fontenay-sous-Bois, Champigny-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Bry-sur-Marne et le Perreux-sur-Marne. Ces cinq villes "partagent une cohérence territoriale et des habitudes de travail", et la SPL "est un outil qui connaît son territoire", explique à Batiactu son directeur général, François Bourvic.
Après avoir commencé sa carrière auprès de l'aménageur val-de-marnais Sadev 94, François Bourvic, âgé de 39 ans, a travaillé à l'Etablissement public Defacto, structure chargée de la gestion des espaces publics de La Défense, puis pour Synergies urbaines, filiale d'aménagement d'Icade, avant de rejoindre la SPL Marne-au-Bois en 2018.
Batiactu : Quelle est la raison d'être de la SPL Marne-au-Bois ?
François Bourvic : La SPL exerce quatre métiers, raison pour laquelle elle a perdu son caractère de société d'aménagement. Elle reste avant tout l'aménageur du territoire, en particulier dans la Ville de Fontenay-sous-Bois, qui détient les deux tiers du capital. Elle construit des équipements pour les villes membres. Elle est opérateur de la mobilité ; notamment dans le contexte de l'arrivée de nouvelles infrastructures, comme le Grand Paris Express, mais aussi le tram T1 et, à terme, la ligne 1 du métro à Val-de-Fontenay. L'objectif est de conseiller les collectivités, et de négocier à leurs côtés avec les grands opérateurs, notamment sur les pôles gares. Enfin, depuis 2018, la SPL a une mission de revitalisation commerciale : sur certains linéaires stratégiques, elle joue le rôle de foncière en achetant les rez-de-chaussée commerciaux pour installer et stabiliser des commerces. En effet, les centres anciens sont fragiles, notamment à Fontenay et Champigny. Cette mission de revitalisation commerciale nous apprend beaucoup dans notre métier d'aménageur.
Le pôle tertiaire a été aménagé à l'opportunité, sans plan directeur, et est assez peu qualitatif.
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