URGENCE. Le Premier ministre a annoncé lundi 30 décembre la mise en place d'une série de mesures afin de venir en aide à l'archipel dévasté par le cyclone Chido.
Le Premier ministre François Bayrou a présenté lundi 30 décembre, devant le conseil départemental de l'archipel, le plan "Mayotte debout". Il consiste en une dizaine de mesures touchant à l'éducation, la santé, l'approvisionnement en eau et en électricité, ou le soutien à l'économie locale, afin de reconstruire l'île dévastée par le passage du cyclone Chido, le 16 décembre. Pour ce faire, une "loi d'urgence" sera présentée en Conseil des ministres la semaine prochaine afin de passer devant le Parlement "sous quinze jours", a annoncé le Premier ministre. En parallèle, le gouvernement précise qu'un projet de "loi de refondation de l'archipel", fait en concertation avec les élus locaux de Mayotte, sera élaboré dans les trois mois.
"Empêcher la reconstruction des bidonvilles"
François Bayrou a annoncé par ailleurs que l'État et les pouvoirs locaux s'engageaient à "interdire et à empêcher la reconstruction des bidonvilles", reprenant ainsi une volonté d'Emmanuel Macron, venu sur l'île les 19 et 20 décembre derniers. Il a également promis que l'électricité serait "rétablie dans chaque foyer fin janvier", grâce notamment à la fourniture de 200 groupes électrogènes par EDF et à l'arrivée de 200 agents et 20 techniciens, qui vont venir prêter main forte à Électricité de Mayotte (EDM). Selon EDF, 51,6% des clients de l'île avaient été réalimentés le 29 décembre.
Les équipements de production et de relèvement du circuit d'eau seront particulièrement visés par ces mesures d'urgence. "Avant la fin de la semaine, le volume de production d'eau potable obtenu avant Chido sera atteint", a promis le Premier ministre.
Prêts garantis par l'État
Concernant les logements, 140 tonnes de bâches supplémentaires seront envoyées, ainsi que des éléments de charpentes métalliques et de tôle bac acier, afin de rénover les toitures. Des prêts garantis par l'État (PGE) seront proposés aux habitants de l'archipel. La Banque des territoires a également annoncé dégager une enveloppe de 600 millions d'euros de prêts bonifiés destinés aux opérateurs publics locaux qui porteront des projets de reconstruction des infrastructures essentielles à l'archipel. Un différé total d'amortissement de cinq ans sera appliqué, précise la banque publique.
Enfin, les écoles endommagées seront prises en charge par l'État et la rentrée scolaire est reportée au "13 janvier", a annoncé le Premier ministre. L'armée et la gendarmerie seront exceptionnellement mobilisées afin de les "surveiller", face aux risques de pillage et d'incendie.