La France se classe 3e au palmarès des "Meilleurs systèmes énergétiques mondiaux", devant une centaine d'autres pays, et derrière la Norvège et la Suède, selon une étude réalisée par le Forum économique mondial et le cabinet Accenture. Trois critères ont été considérés : l'accès à l'énergie, le développement durable et la compétitivité énergétique. Zoom sur ce classement.
La transition énergétique a été lancée dans les pays économiquement développés, mais des progrès doivent encore être réalisés. Le Forum économique mondial et l'entreprise de conseil en management Accenture ont publié une étude portant sur les systèmes énergétiques d'une centaine de pays du monde, qui détermine un classement selon trois critères, économiques, environnementaux et sécuritaires. Et il s'avère que la France se situe dans le trio de tête. Elle complète le podium dominé par la Norvège et la Suède. En analysant plus finement les données, la Norvège arrive facilement en tête "grâce à une solide politique énergétique conjuguée à des ressources variées, ce qui lui a permis de disposer d'une énergie bon marché, abondante et relativement propre, tout en dégageant des recettes substantielles au niveau national", explique Accenture. Rappelons que ce pays dispose de vastes ressources pétrolières et de gaz naturel, et que son électricité provient à plus de 95 % de la filière hydroélectrique (avec près de 1.200 centrales de petite taille).
Le France devant l'Allemagne
La France, avec une note moyenne de 0,70, se classe particulièrement bien grâce à son parc nucléaire, qui lui fournit 42 % de son énergie primaire. Grâce à l'hydraulique et, dans une moindre mesure à l'éolien et au photovoltaïque, ce sont plus de 85 % de l'électricité du pays qui sont exempts de CO2. En revanche, l'Hexagone se caractérise également par un niveau de taxe très élevé sur les produits pétroliers qui pèserait sur la croissance, et d'une trop grande dépendance aux importations (à hauteur de 50 % environ) ce qui influe sur le déficit commercial (90 % du total). Cependant, la France se classe bien mieux que nombre d'autres puissances économiques.
"Sept pays européens figurent dans les 10 premières places du classement", précise Accenture. L'Espagne et la Grande-Bretagne se classent respectivement 9e et 10e, avec une note de 0,67. L'Allemagne, si souvent citée en exemple, est 14e, avec 0,66 de moyenne. L'Italie, quant à elle, se place dans le ventre mou du classement, à une anonyme 46e place (note de 0,58). Plus loin de nos frontières, le Japon ne se positionne qu'en 25e (0,61). Il est intéressant de noter qu'aucun pays de l'OPEP n'apparaît parmi les 50 premiers, et que les Etats-Unis arrivent en 55e position. Quant aux grandes puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine), elles se classent respectivement à la 21e, 27e, 62e et 74e position. Leurs performances environnementales notamment s'avèrent insatisfaisantes. Et si leur demande monte en flèche, elles n'arrivent pas forcément à répondre aux besoins élémentaires de leurs citoyens.
Des défis énergétiques à relever
La situation est encore plus précaire dans les pays en développement, puisque 12 % des 105 pays analysés n'arrivent à fournir de l'électricité qu'à moins de la moitié de leur population. La Tanzanie (0,37) et l'Ethiopie (0,36) ferment la marche. "Le rapport que nous avons mené avec le Forum économique mondial aide les pays à faire le point sur leurs défis en matière d'architecture énergétique et à identifier les axes prioritaires spécifiques avec l'appui d'exemples pour gérer au mieux leur transition", conclut Jean-Marc Ollagnier, directeur général d'Accenture en charge des secteurs de l'énergie et des ressources naturelles.