BUDGET. Le Premier ministre Michel Barnier a finalement décidé de reconduire l'année prochaine le Fonds chaleur à son niveau de 2024, soit 800 millions d'euros. Une nouvelle accueillie favorablement par sa ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, ainsi que par les professionnels de la filière.

Il y aura finalement eu plus de peur que de mal. Dans le cadre de l'examen du projet de loi de Finances (PLF) 2025 au Sénat, le Premier ministre Michel Barnier vient de décider de reconduire l'année prochaine le Fonds chaleur à son niveau de 2024, soit 800 millions d'euros. Les professionnels de la filière craignaient que ce dispositif, salué de longue date par les acteurs publics comme privés, ne fassent les frais de coupes budgétaires cherchant à rétablir l'équilibre des comptes publics.

 

 

Au bout du compte, il n'en sera rien. La décision a évidemment été saluée par le secteur mais aussi par la ministre de la Transition écologique et de l'Énergie, Agnès Pannier-Runacher, qui l'a qualifiée d'"excellente nouvelle" dans une déclaration à la presse. D'après elle, ce geste "répond aux attentes des élus et parlementaires (...)". Depuis la présentation du PLF, l'hôte de Roquelaure plaidait en faveur du maintien du dispositif.

 

"En aidant les collectivités locales et les entreprises à se doter de réseaux de chaleur renouvelable, c'est un des meilleurs alliés de notre transition écologique : pour 37€ d'investissement de l'État, c'est une tonne de CO2 rejetée en moins dans l'atmosphère", a rappelé Agnès Pannier-Runacher. Elle l'a également dépeint comme "un outil de souveraineté qui nous libère de la dépendance aux énergies fossiles importées et sécurise le prix de l'énergie pour le pouvoir d'achat des Français".

 

"Une position visionnaire et ambitieuse"

 

Du côté de l'Ademe (Agence de la transition écologique), on se félicite évidemment aussi de ce retournement de situation. "Cette décision est majeure et je salue cette position visionnaire et ambitieuse du Gouvernement dont je mesure la valeur et le sens", a réagi son président, Sylvain Waserman, dans une note publiée sur LinkedIn. Il s'engage par ailleurs à "garantir une utilisation optimale" de cette enveloppe, et particulièrement "l'efficacité carbone de l'euro public investi".

 

 

Le responsable avait publiquement pris position pour le Fonds chaleur, arguant que le dispositif avait certes consommé 4 milliards d'argent public depuis sa création mais qu'il avait en parallèle engendré 14 milliards d'investissements dans des infrastructures d'énergies renouvelables. De même, en évitant d'importer 40 térawatts-heures de gaz étranger, le Fonds chaleur améliorerait la balance commerciale française de 2 à 4 milliards d'euros, toujours selon les calculs de l'agence.

 

Le budget 2025 devrait en outre permettre à un "fonds de décarbonation pour les entreprises" de voir le jour. Doté de 1,6 milliard d'euros, ce dispositif viendra compléter le programme France 2030 déjà dédié à ce chantier. Quant aux opérateurs de l'État comme l'Ademe, ils devront malgré tout mettre la main à la poche : l'agence prévoit "des efforts budgétaires importants dans nos modes d'action internes et dans d'autres programmes plus tactiques", affirme Sylvain Wasermain. À voir comment cela se traduira dans les faits pour les professionnels du secteur.

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