DÉCRYPTAGE. Les sauvegardes, redressements et liquidations judiciaires ont bondi de presque un quart au 2e trimestre 2024, dépassant largement leur moyenne des années 2000 et 2010. D'après le directeur des études d'Altares, Thierry Millon, le secteur de la construction paie un lourd tribut. Les plus petites entreprises sont les premières à mettre la clé sous la porte, malgré parfois une longue existence.


La situation financière des entreprises françaises atteint un tel niveau de pression que les chiffres des faillites s'envolent. Entre le 1er avril et le 30 juin 2024, le groupe Altares, spécialisé dans la donnée d'entreprise, a recensé 16.371 procédures tous secteurs confondus (+23,4% sur un an). Un niveau largement supérieur à leur moyenne des années 2000 et 2010 (environ 13.700) et qui s'explique par une conjoncture toujours morose et un rattrapage des défauts qui avaient été évités pendant la crise du Covid, grâce à la politique du "quoi qu'il en coûte".

 

 

Il faut en effet remonter aux 2e trimestres 2009 et 2013, respectivement lors des crises financière et des dettes souveraines, pour retrouver une telle situation. Pour autant, les défaillances ont tendance à reculer : à fin juin 2022, la hausse était de 49%, et encore de 35% à fin juin 2023. "On est maintenant sur une période de sortie de crise avec des tensions localisées sur certaines activités de 'B to C' et de 'B to B', dont la construction", analyse Thierry Millon, le directeur des études d'Altares, pour Batiactu.

 

Le BTP, "un point noir durable"

 

"Fin 2021, donc à la sortie du Covid, l'exécutif a décidé d'arrêter les aides et a demandé aux entreprises de commencer à rembourser les PGE et les moratoires sociaux, ces derniers étant très importants dans les microentreprises et PME, notamment de la construction. Les niveaux de remboursement ont d'abord été faibles puis ont progressivement augmenté avec le retour de l'activité, sauf que
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