DRAME. Trois ans après l'explosion qui a eu lieu dans le 9e arrondissement de la capitale, un accord a été annoncé entre plusieurs parties impliquées et les associations de victimes. La mairie de paris, mise en cause dans le volet pénal, a dévoilé le montant de sa participation au fonds d'indemnisation.
Un accord pour indemniser les victimes de l'explosion de la rue de Trévise, à Paris, a été trouvé le 10 janvier, deux jours avant la commémoration du drame, ont annoncé la Ville, qui le pourvoira à hauteur de 20 millions d'euros, et les associations de victimes. "Toutes les parties prenantes ont validé la rédaction de l'accord-cadre d'indemnisation des victimes", a annoncé dans un communiqué la Ville qui convoque un Conseil de Paris extraordinaire lundi 17 janvier afin de le soumettre à ses élus, dernière étape avant la signature.
L'accord contient la "reconnaissance du caractère exceptionnel de l'explosion selon des termes qui restent confidentiels", a indiqué Emmanuel Grégoire, le premier adjoint (PS) de la maire Anne Hidalgo, à l'AFP. Le 12 janvier 2019, une très forte détonation provoquée par une fuite de gaz avait soufflé cette rue du 9e arrondissement de la capitale, faisant 4 morts et 66 blessés. Environ 400 riverains avaient été sinistrés.
à lire aussi
Couvrir les frais extra-légaux
Réunies mardi matin dans un café faisant face au 6, rue de Trévise, immeuble sinistré devant lequel s'est produit l'explosion, les représentantes des associations de victimes ont salué un "accord de principe" qu'elles attendaient "depuis des semaines, voire des années maintenant", a souligné Linda Zaourar, présidente de Vret (Victimes et rescapés de l'explosion de la rue de Trévise).
Cet accord permettra de couvrir "les frais extra-légaux" non pris en charge par l'assurance maladie et les mutuelles, a expliqué celle qui était directrice de deux hôtels situés face au 6 rue de Trévise. C'est dans l'un de ces établissements que Laura, une touriste espagnole, a trouvé la mort au moment de l'explosion. Grâce à l'accord, ses trois enfants orphelins, âgés alors "de 4, 6 et 9 ans", vont obtenir le statut de victimes et "bénéficier d'une prise en charge de leurs soins psychologiques", a avancé Linda Zaourar. "Des opérations ont été annulées parce qu'elles coûtaient beaucoup trop cher aux victimes", a encore dit Mme Zaourar pour expliquer l'intérêt de l'accord-cadre.
à lire aussi
La Ville accusée de "jouer la montre"
La Ville, mise en examen dans le volet pénal de ce dossier, était depuis des mois sous pression des associations de victimes qui lui reprochaient de "jouer la montre", alors que l'apport des autres parties impliquées, notamment le syndic de copropriété lui aussi mis en examen et le distributeur de gaz GRDF, reste confidentiel. "Ce qu'on regrette vraiment, c'est d'avoir attendu trois ans", a dit Linda Zaourar. "On dépend d'un calendrier électoral et c'est regrettable".
Anne Hidalgo "a toujours exprimé sa volonté de participer par tout moyen à l'indemnisation des victimes", affirme la Ville qui rappelle un courrier envoyé le 5 novembre 2020 au Premier ministre Jean Castex. Emmanuel Grégoire avait annoncé début octobre que la Ville abonderait de 20 millions d'euros le fonds d'indemnisation "sans que cela présume de sa culpabilité". Cette somme est une "première étape", avait-il déclaré.
"Cette somme-là ne doit en aucun cas être un plafond", a insisté Sophia Seco, directrice générale de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs), alors que l'estimation du total des préjudices immobiliers et corporels atteint, selon les victimes, 200 millions d'euros et que l'apport des assureurs reste inconnu.