JUSTICE. Trois juges d'instruction ont décidé que la mairie de Paris et le syndic de copropriété seraient jugés pour homicides et blessures involontaires, pour l'accident qui a fait 4 morts et plus de 200 blessés à Paris en janvier 2019.
Trois juges d'instruction ont ordonné la tenue d'un procès contre la mairie de Paris et le syndic de copropriété SAS CIPA devant le tribunal correctionnel, six ans après l'explosion de la rue de Trévise à Paris, qui a fait quatre morts et blessé deux cents personnes, le 12 janvier 2019. Les deux organismes seront jugés pour "homicides et blessures involontaires" et pour "destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie de biens immobiliers ou mobiliers". Selon l'AFP, une audience est prévue le 23 mai 2025 afin de déterminer le calendrier judiciaire définitif. Le procès pourrait se dérouler en 2026, précisent-ils.
Rupture "brutale"
Les juges d'instruction estiment que la Ville de Paris n'aurait pas mis en œuvre "les investigations nécessaires pour rechercher les causes de l'affaissement du trottoir", qui a entraîné la "rupture brutale" d'une canalisation de gaz, source de l'explosion, rapporte l'agence de presse, qui a eu accès à l'ordonnance signée par les magistrats. Le syndic de copropriété, quant à lui, aurait tardé "à faire procéder à la réparation du collecteur d'eaux usées de l'immeuble", qui aurait pu contribuer à fragiliser et à affaisser le terrain, alors qu'il aurait été informé de cette situation "dès le 25 novembre 2015", indiquent les juges.
La Ville de Paris, de son côté, qui conteste sa responsabilité, estime que cela "permettra un débat contradictoire à l'audience", rapporte son avocate. Un expert a par ailleurs mentionné la corrosion du tuyau, qui aurait pu contribuer à la rupture de la canalisation de gaz, suggérant ainsi une responsabilité de GRDF (Gaz Réseau Distribution France). La société n'a pour l'instant pas été mise en examen, tout comme l'entreprise BTP Fayolle, qui avait été chargée en novembre 2016 des travaux sur le trottoir.
Alors que les élections municipales auront lieu en mars 2026, la ville de Paris souhaite que ce procès se déroule "en dehors de tout temps politique et dans un climat de sérénité", a indiqué à l'AFP Me Goldman, l'avocate de la commune.