APPEL. Ils sont anciens ministres, responsables d'ONG ou spécialistes de l'environnement et signent une tribune collective pour réclamer au gouvernement de lancer un grand programme d'investissement public en faveur de la transition écologique. Zoom.

Une semaine après la démission de Nicolas Hulot, qui a sonné comme un coup de tonnerre dans le monde de l'écologie, les soubresauts continuent à se faire sentir. Un collectif rassemblant d'anciennes ministres (Cécile Duflot, Delphine Batho, Dominique Voynet, Corine Lepage), des politiques sensibles à l'écologie (Eric Piole, Barbara Pompili, Yannick Jadot, Daniel Cohn Bendit, Olivier Faure) et des spécialistes de la question environnementale (Jean Jouzel, Jean-Louis Bal, Pascal Canfin) ont publié une tribune dans le magazine Alternatives économiques pour demander au gouvernement un grand programme d'investissement public en faveur de la transition écologique.

 

"On ne fera pas plus d'écologie avec moins de moyens"

 

Les signataires rappellent l'urgence de la situation et l'absurdité des dépenses affectées aux importations d'hydrocarbures. Ils signalent : "(…) les émissions de gaz à effet de serre ont crû en France de +3 % en 2017, alors que le respect de l'accord de Paris imposerait qu'elles décroissent de -5 % par an". Un changement de paradigme est donc nécessaire pour inverser la tendance, avec une mobilisation de moyens plus importants. Leur demande : cesser d'allouer des capitaux à des actifs non durables et les reporter vers des investissements verts. Dans la tribune est mis en avant le montant estimé nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques nationaux : entre 45 et 75 Mrds € par an ! La France ne mobiliserait, à l'heure actuelle, "que" 31 Mrds entre les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics.

 

 

Les spécialistes proposent que l'épargne soit mise à contribution avec un coup de pouce de l'Etat. Elle pourrait notamment financer des travaux lourds de rénovation énergétique des logements, dont les temps de retour sont normalement très longs. Les auteurs de la tribune recommandent également que les fonds qui seraient alloués à ce vaste programme d'investissement soient isolés du déficit budgétaire "comme le ferait toute entreprise privée qui ne confond pas ses investissements avec ses dépenses de fonctionnement". Ils proposent même de lancer des négociations au niveau européen afin de convaincre d'autres Etats de se lancer dans cette libération des investissements verts. Seront-ils suivis par le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy ?

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