Mardi soir, l'Assemblé nationale a entamé l'examen du premier projet de loi sur le Grand Paris. Projet très controversé, tant à droite qu'à gauche, il vise, dans un premier temps, à poser les bases d'un nouveau réseau de transport automatique en IDF qui desserviraient, à terme, 9 pôles de développement. Détails.

Un métro automatique de 130 km autour de la capitale, dont l'axe dorsal majeur serait l'actuelle ligne 14, qui mettrait en réseau les aéroports et les gares TGV avec neuf pôles de développement alliant recherche, innovation et entreprises : tel est le contenu du premier texte de loi sur le Grand Paris dont la lecture a débuté ce mardi à l'Assemblée nationale.
Ce projet, qui ne fait pas l'unanimité au sein de la majorité et encore moins dans l'opposition, a d'ores et déjà essuyé quelques critiques. Parmi elles, celle de ne pas répondre aux préoccupations immédiates des électeurs de la région Ile-de-France. En effet, beaucoup s'accordent à penser qu'il faut déjà traiter l'existant et l'urgent, en se concentrant, entre autres, sur la modernisation du RER, le prolongement du RER E Eole jusqu'à la Défense, le prolongement de ligne 14 pour alléger la 13, ou encore le prolongement ou la création de sept lignes de tramway.

 

Grand Huit
A la tête du projet du Grand Paris, Christian Blanc, secrétaire d'Etat au développement de la région Capitale, a défendu la réalisation « dans les 13 ans à venir » d'une nouvelle ligne de métro automatique circulant à 60 km/h autour de Paris, de 130 km de long, et dont les premiers tronçons seraient mis en service à l'horizon 2017, indique l'AFP. Ce « Grand 8 » desservirait neuf « territoires stratégiques », dont le Plateau de Saclay, Orly-Rungis, Roissy-Villepinte, La Défense-Nanterre-Rueil, Plaine-Commune, Champs-sur-Marne Cité Descartes, Evry et Montfermeil-Clichy-sous-Bois. « Ce grand projet du Grand Paris va faire de la banlieue, souvent négligée, son enjeu et sa chance », a commenté Christian Blanc. Ajoutant que la double boucle ou grand 8 « permettra de résoudre la grave question des déplacements de banlieue à banlieue, et donc de désaturer le cœur de Paris ».

 

Thèse réfutée par le président socialiste du Conseil Régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, qui qualifie le projet de métro automatique « d'obstination incompréhensible », rapporte l'AFP. « Ce dont ont besoin les Franciliens, ce sont des liaisons banlieue-banlieue qui desservent vraiment les populations (…) et pas d'un métro automatique qui passera dans les champs de patates à 60 km de Paris pour desservir trois ou quatre pôles économiques ».

 


Etat et communes, main dans la main
Pour rassurer les architectes, qui s'étaient élevés contre la tournure que prenait le projet (lire article), Christian Blanc a expliqué : « Il s'agit de la mise en œuvre, le plus rapidement possible, d'un grand projet urbain tel que les architectes urbanistes l'ont imaginé lors de la consultation internationale et continuent de le faire », ont indiqué les Echos.
Enfin, le secrétaire d'Etat a évoqué un « partenariat contractuel » entre les communes et l'Etat, qui sera majoritaire dans la Société du Grand Paris chargée de porter le projet. Une attitude que dénonce l'opposition.

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