Les classes d'exposition ont également évolué, notamment par rapport aux environnements agressifs notamment l'exposition à des ions chlorure lors d'opérations de salage en hiver. Pour la classe d'exposition XF2, il existe désormais deux possibilités : celle de maintenir une formulation traditionnelle (avec entraîneur d'air) et celle se passant de cet entraîneur mais dont le dosage en ciment est plus important. "La nouvelle annexe nationale précise aussi les dispositions pour les bétons prêts à l'emploi et les bétons préfabriqués dans les tableaux NA-F", poursuit Delphine Vrau. Deux tableaux ont été introduits pour les bétons d'ingénierie. "Ces derniers sont des bétons dont la composition spécifiquement étudiée pour un projet ou une période donnés, et qui ne figurent pas dans les catalogues", précise François Cussigh, de la FNTP. Ces bétons sont donc formulés sous la responsabilité du prescripteur, sur la base d'études préliminaires acceptées à la fois par le client et par le fabricant. Deux formulations sont prévues par la norme : une avec un taux de substitution de ciment par du laitier de hauts-fourneaux plus élevé que pour des bétons classiques (50 % pour un CEM I et 35 % pour un CEM II) ; et une avec un mélange de deux ciments (dont un CEM I) mais provenant du même fournisseur.
Une norme qui suit l'évolution du secteur
Pour les contrôles de production, les critères évoluent avec la nouvelle norme. La durée maximale de la période d'évaluation pour la résistance à la compression est ainsi ramenée de 12 à 6 mois, tandis que le contrôle des dosages change. Le pourcentage de sable correcteur et de gravillon intermédiaire peut ainsi passer de 15 à 20 % de leurs familles respectives. Et les tolérances de dosage des constituants sont maintenant plus détaillées. Enfin, les informations fournies aux utilisateurs sont améliorées : le code du granulat et de sa nature sont disponibles sur demande et les bons de livraison évoluent sur trois points en mentionnant le type et la classe de résistance du ciment, la nature des additions et les mentions "BIPS" ou "BICP" dans le cas des bétons d'ingénierie.
La révision de la norme NF EN 206-1 permet finalement plus de souplesse pour le secteur du bâtiment, permettant aux producteurs de s'adapter plus facilement à l'utilisation de nouveaux matériaux. Elle clarifie également les informations pour aider à la communication entre les clients et les fabricants. Pour les entreprises, la principale innovation réside dans l'apparition des bétons d'ingénierie qui offrent de larges possibilités et de meilleures capacités d'adaptation aux conditions de réalisation.