Le groupe de distribution spécialisé Mr.Bricolage, qui a connu une année 2015 mouvementée, cherche à stabiliser son actionnariat. La société ANPF, détenue par les adhérents du réseau, a annoncé son intention de monter au capital du groupe en rachetant plus de 2 millions de titres à la famille Tabur qui ne conservera qu'une faible part.
Mr.Bricolage souhaite que rien ne bouge. Ayant repoussé les offres de rapprochement lancées par Kingfisher puis par Bricorama en 2015, le groupe annonce un simple remaniement de son actionnariat historique. La société ANPF, détenue par les membres du réseau de distribution, a signé "un accord avec les représentants de la famille Tabur pour leur racheter 2.350.000 actions Mr.Bricolage, soit 22,62 % du capital", précise un communiqué. Ces titres viendront s'ajouter aux 42,58 % déjà détenus par ANPF. A l'issue de cette opération de "réallocation du capital", Michel Tabur ne conservera que 3,28 % des actions à titre personnel, mais il restera administrateur et continuera à accompagner le groupe dans son développement.
à lire aussi
L'enseigne explique : "L'objectif de cette opération est de préserver la stabilité actionnariale" pour que la direction puisse "se consacrer entièrement au développement opérationnel" et "relancer la croissance de l'activité". Car les chiffres de 2015 n'ont pas été bons : Mr.Bricolage a vu son bénéfice fondre, à 9,6 M€ (-31,5 %), affecté par une baisse de rentabilité des magasins intégrés et de ses activités de services aux réseaux. Les ventes se sont également inscrites en baisse, à 529,5 M€ (-2,7 %), principalement en raison de la sortie du groupe Gnuva (neuf magasins pour un chiffre d'affaires de 46 M€) parti chez… Bricorama. La transaction décidée entre les actionnaires de Mr.Bricolage se fera sans nécessairement passer par une offre publique sur les marchés. Une demande de dérogation a été déposée en ce sens auprès de l'autorité des marchés financiers. Le titre, qui était valorisé à hauteur de 15 € dans les offres de Kingfisher et Bricorama, serait alors cédé pour seulement 14,70 € à la SIMB, une filiale à 100 % de l'ANPF. L'opération sera financée en partie par des fonds propres du groupe (5,7 M€) et par un emprunt bancaire de 28,8 M€.