ANNONCE. Le mercredi 4 avril au Centquatre, à Paris, les promoteurs du projet EuropaCity ont présenté les lauréats du concours d'architecture lancé en juillet 2017. Les vainqueurs ont pu présenter leur création au cours de trois tables rondes.
"Jamais Immochan et Wanda ne renonceront à ce projet", ce sont les mots prononcés par le président d'Immochan et maître d'ouvrage du projet, Vianney Mulliez, lors de son discours d'introduction à la présentation des lauréats du concours d'architecture d'EuropaCity, le 4 avril à Paris. Les acteurs du très controversé projet ont souhaité montrer, à cette occasion, que "le projet avançait et se concrétisait", selon les mots de Damien Robert, directeur général délégué au développement de Grand Paris Aménagement.
Ce dernier a également réagi aux décisions défavorables au projet, le report de la ligne 17 du Grand Paris Express censée desservir la ZAC Triangle de Gonesse et l'annulation de cette même ZAC au début du mois de mars : "Les projets EuropaCity et la ZAC sont liés et avancent".
La parole aux architectes
Tous les architectes lauréats de l'appel d'offres lancé en juillet 2017 dans le but de rendre plus "acceptable" socialement le projet, ont répondu présent pour cette soirée de présentation. Ils ont tous eu l'occasion de s'exprimer durant trois tables rondes.
Avant cela, Bjarke Ingels, architecte et créateur du groupe BIG (Bjarke Ingels group), est monté sur la scène de l'auditorium du Centquatre. Maître d'œuvre du projet, le danois a commencé par une pointe d'humour : "je suis nouveau sur le projet, ça ne fait que huit ans que je travaille dessus", avant de présenter ce qu'il avait prévu pour EuropaCity et sa "porte d'entrée".
Cet espace accueillera les visiteurs à la sortie de la gare du Grand Paris express du Triangle de Gonesse. Il a imaginé pour cela un espace orné de 44 arches de béton, "inspiré de l'Arc de Triomphe ou la porte Saint-Denis qui sont des portes ouvertes attirantes pour les visiteurs" a-t-il précisé. L'architecte danois a également délimité la zone où se situerait EuropaCity, entre les aéroports du Bourget et de Roissy Charles de Gaulle, au nord-est de Paris. Une infographie comparait le futur EuropaCity à des quartiers européens comme les Ramblas de Barcelone ou le Marais à Paris dans l'idée de réaliser une "ville dans la ville".
Un espace vert et fleuri
Dans la foulée, les architectes présents ont tous pu mettre en avant leurs idées pour réconcilier le projet avec la nature : la création d'une ferme urbaine, de reliefs et de la végétalisation. Le paysagiste Clément Willemin, en charge de créer un parc urbain au sein d'EuropaCity, dispose ainsi de 20 hectares de terrain. Il veut créer un "espace expérimental pour développer de l'agriculture urbaine et continuer de développer une terre fertile".
La terre fertile, le binôme Valeria Sanchez et Didier Beautemps (atelier COS) souhaite aussi l'exploiter au maximum. Ils ont découvert que les terres actuellement agricoles étaient auparavant des "champs de fleurs". Les deux architectes ont donc prévu d'orner leur hôtel de luxe de nombreux parterres fleuris "de roses, de camélias et de quelques pivoines plantés par l'horticulteur angevin Romain Pipart", annonce Valeria Sanchez. Ces fleurs seront utilisées dans un circuit court, notamment pour les produits de soins comme les shampooings, les huiles de massage ou autres, utilisables au sein de l'hôtel.
Autre incursion de la nature : l'architecte Franklin Azzi souhaite que les formes obliques des collines qui surplomberont l'hôtel qu'il a imaginé soient "idéalement piétonnes" et servent d'isolant naturel, tout en permettant la bonne acoustique du lieu.
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Une réponse aux attentes de tous ?
Le directeur général du projet Benoît Chang, a en conclusion affirmé lors de son discours que les acteurs souhaitaient s'inscrire dans un monde "post-COP21". Il s'appuie notamment sur la portée écologique du projet : "l'écologie est l'ADN d'EuropaCity". Si ces paroles permettront peut-être de convaincre l'État de faire appel de la décision d'annuler la ZAC du Triangle de Gonesse, les opposants continuent de manifester leur mécontentement. Ils se réunissent d'ailleurs le 8 avril 2018 pour préparer la "fête des terres" le 27 mai. Cet événement consistera à planter des plans de légumes ou de fleurs afin de " prouver que le projet du Triangle de Gonesse peut rester exclusivement agricole".