L'attribution en mai 2010 de l'Euro-2016 de football à la France est une bonne nouvelle pour le secteur du BTP, actuellement touché par la crise, et intéressé par la construction et la rénovation des 12 stades retenus pour un total de 1,7 milliard d'euros.
La France a été sélectionnée pour accueillir et organiser l'Euro-2016 de football et avec elle un total de 1,7 milliard d'euros pour la construction et la rénovation des 12 stades qui ont été retenus pour cet événement (voir page 2). «C'est une très bonne nouvelle pour le secteur dans une période difficile», avait alors déclaré Jean-François Roverato, PDG d'Eiffage, le 3ème groupe français de BTP derrière Vinci et Bouygues.
A l'origine, cet investissement devait permettre la construction de quatre stades (Lille, Lyon, Nice et Bordeaux) et la rénovation de huit autres (Stade de France à Saint-Denis, Parc des Princes à Paris, Lens, Toulouse, Marseille, Strasbourg, Saint-Etienne), selon le projet présenté par la Fédération française de football (FFF). Depuis, le stade Marcel-Picot de Nancy n'a pas trouvé les financements nécessaires, et des doutes pèsent encore sur celui de Lens... Cependant, cela aura permis la création de 15.000 emplois durant la phase de construction et de rénovation ainsi que de 4.000 emplois durables.
Les majors sont omniprésentes
Ainsi, la construction du nouveau stade de Lille, sous la forme d'un partenariat public-privé (PPP) signé avec Eiffage, devrait s'achever en août prochain.
Vinci, actionnaire de la société concessionnaire du Stade de France, s'est également réjoui «de la désignation de la France comme pays organisateur de l'Euro 2016». Vinci participe également à la construction du stade du Mans et à la rénovation de celui du Havre, ainsi qu'au nouveau stade de Nice. En revanche, concourant à l'appel d'offres pour rénover et exploiter le stade Vélodrome à Marseille, le groupe a été devancé par GFC, une filiale de Bouygues. «Nous nous réjouissons de cette décision qui est une bonne nouvelle pour la France et qui devrait être bénéfique pour notre secteur», avait aussi souligné le groupe Bouygues.
«L'organisation de cette compétition va permettre à notre pays de renforcer sa compétitivité sportive et son attractivité. C'est aussi la confirmation du rayonnement continental de la France, de la qualité de ses infrastructures et de son aménagement. La France s'est engagée à construire ou rénover les stades des 12 villes qui accueilleront cet événement. Il n'y a pas un moment à perdre», avait alors déclaré le secrétaire d'Etat au Logement et à l'Urbanisme de l'époque, Benoist Apparu. Ces stades de cinquième génération «sont une chance de disposer enfin de lieux familiaux, où la convivialité, le confort et les services répondent pleinement aux attentes des citoyens. La démarche d'urbanisme de projet, que je présenterai dans les prochains jours, facilitera et accélérera la réalisation de ces projets ambitieux, novateurs, respectant l'environnement, agréables à vivre pour les habitants, attractifs pour les visiteurs», avait-il ajouté.
Aubaine ou risque ?
Si l'on dresse l'état des lieux des chantiers à ce jour, on constate que l'enjeu de l'Euro 2016 n'est plus une aubaine, mais est devenu un réel pari pour les groupes de BTP engagés dans les travaux de construction ou de rénovation. En effet, certaines opérations restent à ce jour semées d'embûches, notamment à cause des contrats signés sous la forme d'un partenariat public-privé (PPP). Par exemple, à Nice, un recours a été déposé contre le permis de construire, mais les banques, jugeant qu'il n'y avait pas de danger, ont finalement suivi le groupe Vinci et le chantier a pu être continué. La livraison est prévu pour l'été 2013. Idem du côté du Stade Vélodrome de Marseille, dont le chantier a pris un peu de retard, mais qui devrait quand même être inauguré en juin 2014.
Les soucis viendront certainement après les travaux, lorsqu'il s'agira pour les grands groupes de BTP d'assurer l'exploitation de ces équipements. Ainsi, Vinci en a déjà fait les frais, avec le stade du Mans inauguré en janvier 2011, qui a vu son club résident stagner en ligue 2, alors que l'enceinte avait été configurée pour un club de Ligue 1. De même, les concessionnaires tablent sur les futures recettes engendrées par les événements type concerts et autres spectacles censés remplir les stades. Mais rien n'est moins sûr... Enfin, le "naming", ou l'apport d'un mécène qui donne son nom à stade moyennant une redevance comme le MMAréna du Mans, n'a pas encore fait beaucoup d'adeptes.
Quoi qu'il en soit, les groupes de BTP ne lésinent pas sur les moyens pour apporter leur savoir-faire sur des chantiers qui relèvent presque tous du défi technique.
Retrouvez en pages suivantes un aperçu des stades qui participeront à l'Euro-2016.
Neuf villes désignées pour accueillir l'Euro 2016 (diaporama)
La Fédération française de football (FFF) a désigné le nom des neuf villes qui accueilleront les matches de foot de l'Euro 2016. Parmi celles-ci, Bordeaux, Lille, Lyon et Nice verront les joueurs fouler la pelouse de stades tout neufs, construits pour l'événement. Découvrez l'ensemble des stades en images.
Et les heureuses élues sont… Lille, Bordeaux, Nice, Lyon, Marseille, Lens, Saint-Denis (Stade de France) et Paris (Parc des Princes). Depuis l'annonce, Nancy a jeté l'éponge.
Le président de la FFF, Fernand Duchaussoy, a annoncé le nom des villes dont les stades accueilleront en 2016 les matches de l'Euro. «Tous les dossiers étaient de très, très grande qualité, mais le choix a été très net et s'est fait dès le premier tour», a-t-il déclaré.
Le président de la FFF, Fernand Duchaussoy, a annoncé le nom des villes dont les stades accueilleront en 2016 les matches de l'Euro. «Tous les dossiers étaient de très, très grande qualité, mais le choix a été très net et s'est fait dès le premier tour», a-t-il déclaré.
Parmi ces villes, quatre prévoient de construire un nouveau stade pour accueillir l'événement : il s'agit de Bordeaux, Lille, Lyon et Nice. La fin du bras de fer cette semaine entre la mairie de Lyon et le gouvernement autour des obligations juridiques préalables au lancement du projet de Stade des Lumières (60.000 places) avait levé l'incertitude autour de la désignation de cette ville.
Des chantiers pour le BTP
Annoncée il y a un an, l'attribution de l'Euro de football à la France est une bonne nouvelle pour le secteur du BTP, puisqu'il engendre la construction et la rénovation des stades retenus. Cette manifestation devrait entraîner la création de milliers emplois durant la phase de construction et de rénovation.
Les villes de Toulouse et St-Etienne sont quant à elles en réserve. Interrogé sur leur mise à l'écart, Fernand Duchaussoy a jugé qu'il n'y avait «pas d'explication particulière». Le maire de Saint-Etienne, Maurice Vincent, a fait part de son indignation de ne pas retenir Geoffroy-Guichard parmi les neuf stades désignés. «C'est injuste et incompréhensible puisque notre dossier est sans défaut, il répond à tous les critères. Notre stade sera livré en 2014», a-t-il déclaré.
Stade Vélodrome
A rénover
Capacité prévue : 67.000 places
Budget : 270 millions d'euros
Fin des travaux : printemps ou été 2014
Budget : 270 millions d'euros
Fin des travaux : printemps ou été 2014
Pour en savoir plus
Nouveau stade de Bordeaux
A construire
Capacité prévue : 43.500 places
Budget : 165 millions d'euros
Livraison prévue : décembre 2014
Budget : 165 millions d'euros
Livraison prévue : décembre 2014
Le Conseil municipal doit prendre quant au projet retenu pour le nouveau stade en juillet 2011. Les trois consortiums encore en lice sont les suivants :
- Snc Lavalin-Barclays associés à Eiffage construction - Luc Arsène Henry jr/Triaud, Pierre Ferret architectes
- D.V. Construction - Quille - CDC associés à Valode et Pistre architectes
- Vinci Concession - Fayat Sas - Vinci Construction associés à Herzog et De Meuron architectes.
Pour en savoir plus
Stade Felix-Bollaert
A rénover
Capacité prévue : 40.000 places
Budget : 110 millions d'euros
Fin des travaux : fin 2013-début 2014
Budget : 110 millions d'euros
Fin des travaux : fin 2013-début 2014
Pour en savoir plus
Stade des Lumières
A construire
Capacité prévue : 60.000 places
Budget : 450 millions d'euros
Livraison prévue : fin 2013-début 2014
Budget : 450 millions d'euros
Livraison prévue : fin 2013-début 2014
Pour en savoir plus
Futur stade de Nice
A construire
Capacité prévue : 35.000 places
Budget : 245 millions d'euros
Livraison prévue : été 2013
Budget : 245 millions d'euros
Livraison prévue : été 2013
Pour en savoir plus
Grand stade de Lille
A construire
Capacité prévue : 50.000 places
Budget : 325 millions d'euros
Livraison prévue : juillet 2012
Budget : 325 millions d'euros
Livraison prévue : juillet 2012
Pour en savoir plus
Stade de France
Prêt pour l'épreuve
Capacité prévue: 76.000 places
Parc des Princes
A rénover
Capacité prévue : 45.000 places
Budget : 90-100 millions d'euros
Fin des travaux : 2014
Budget : 90-100 millions d'euros
Fin des travaux : 2014
Pour en savoir plus