Le sauvetage du Crédit Immobilier de France devrait coûter quelque 4.7 Md€ à l'Etat qui vient d'annoncer qu'il allait garantir cette somme à l'établissement de crédit aux particuliers et lié au mouvement HLM.
L'Etat a indiqué qu'il garantirait 4.7 Md€ au Crédit Immobilier de France (CIF), établissement de crédit aux particuliers au bord de la faillite. Il s'agit du premier sauvetage bancaire après celui de la banque franco-belge Dexia.
Désormais, le CIF ne sera plus autorisé à octroyer de nouveaux prêts, et sera géré en extinction. Son modèle financier ne permettra pas à la banque de poursuivre ses activités et « traditionnellement, la Commission européenne exige ce type de contrepartie » face à un plan de garantie publique, précise Bercy.
Dans un communiqué publié dimanche, le CIF se dit « reconnaissant à l'Etat d'avoir publiquement annoncé sa décision de garantie, ce qui permettra au groupe de respecter l'ensemble de ses engagements financiers ». Et l'établissement de vouloir « désormais consacrer toute (son) attention aux conséquences économiques et sociales de cette situation nouvelle ».
Le contribuable épargné, mais quid de l'avenir du logement social ?
Côté compensations, le Premier ministre a confirmé que cette garantie n'affectera pas les contribuables, estimant que le système financier français était globalement solide. « L'Etat a pris ses responsabilités en donnant sa garantie mais comme cet établissement dispose de fonds propres, l'argent des contribuables ne sera pas mis en cause », a déclaré Jean-Marc Ayrault au micro de nos confrères de France Inter. « C'est un cas très important, a-t-il souligné, parce que c'est aussi le financement du logement ».
Cependant, la mise en extinction des activités du Crédit Immobilier de France - lié au mouvement HLM - suscite quelque émoi au sein de l'Union sociale pour l'habitat (USH). Dans un communiqué paru ce lundi, le mouvement qui représente environ 800 organismes HLM en France, s'inquiète de cette décision qui « pourrait mettre en péril le financement de l'accession sociale à la propriété ». L'Union s'est dite particulièrement « attentive à la gestion du devenir de l'ensemble du réseau des sociétés d'accession sociale à la propriété, membres de l'USH et dont le Crédit Immobilier de France est une composante, et notamment aux missions sociales auxquelles sont dévolus un certain nombre des profits réalisés dans ce réseau ». Elle estime ainsi que « les fonds propres accumulés par ces sociétés soient utilisées dans le domaine de l'accession sociale, et plus généralement du logement social ». Enfin, elle demande à l'Etat de préciser d'urgence sa politique en la matière, et souhaite être associée à cette réflexion.