EXTENSION. Ce lundi 28 octobre 2019, le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebarri, est venu à Nantes (Loire-Atlantique) pour présenter son projet de réaménagement de l'aéroport Nantes-Atlantique. Au programme : un allongement de 400 mètres de la piste existante et un couvre-feu.
Près de deux ans après l'abandon du projet Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le réaménagement de l'aéroport Nantes-Atlantique se précise. Ce lundi 28 octobre 2019, Jean-Baptiste Djebarri, secrétaire d'État aux Transports, a présenté les 31 engagements pris à l'issue de la concertation publique qui s'est tenue de la fin du mois de mai à juillet. Parmi les principales mesures, le secrétaire d'État a insisté sur la mise en place d'un couvre-feu entre minuit et six heures de matin afin de limiter les nuisances sonores, complété "d'une interdiction de vol des avions les plus bruyants à partir de 22h00", ajoute Jean-Baptiste Djebarri. Pour les riverains, en plus des aides à l'insonorisation, déjà annoncées, un droit de délaissement "exceptionnel" a été évoqué. Il permettrait aux personnes ayant acquis leur logement entre 2010 et 2018 de le revendre à l'État.
Le couvre-feu, c'est le strict minimum
Concernant la rénovation de l'aéroport, deux engagements sortent du lot : tout d'abord, "un allongement de la piste existante vers le sud, sur une longueur de 400 mètres", explique le secrétaire d'État. Cette extension s'accompagnerait d'une révision des trajectoires d'approche pour augmenter l'altitude des avions lors du survol de Nantes et de son agglomération. Ensuite, la capacité d'accueil de l'aérogare serait augmentée, afin d'accueillir plus de 11 millions de passagers par an à l'horizon 2040. De plus, des réserves foncières sont prévues pour atteindre les 15 millions de visiteurs. Pour ces travaux, 35 hectares de terrain devront être achetés et 65 hectares seraient libérés. "Aucune subvention publique ne sera versée au futur concessionnaire pour la réalisation des travaux de réaménagement de l'aéroport, ni pour son exploitation. Le préfinancement apporté par les compagnies aériennes en vue de la réalisation de l'ancien projet à Notre-Dame-des-Landes contribuera à financer le réaménagement de Nantes-Atlantique", a affirmé Jean-Baptiste Djebarri.
Cette série d'engagements a déçu les membres du collectif des citoyens exposés au trafic aérien (Coceta), qui s'étaient rassemblés devant l'aéroport ce lundi 28 octobre, rapporte Presse Océan. Son président, Joël Sauvaget, a déclaré à l'AFP : "L'option qui a été retenue n'est pas une surprise et ne règle pas le problème des survols à basse altitude. Le couvre-feu, c'était le strict minimum, et ce n'est pas acquis". Quant aux travaux sur les pistes, les solutions proposées par le Gouvernement n'ont pas ses faveurs : "On pourra nous verser toutes les compensations que l'on veut, cela ne réglera pas les nuisances". Du côté de Nantes, la maire et présidente de l'agglomération, Johanna Rolland, s'est montrée plus optimiste : "Plusieurs éléments vont dans le sens d'une limitation des nuisances. Mais l'État doit désormais concrétiser ses engagements pour répondre au double enjeu d'accompagner la dynamique du territoire et protéger les habitants"