RÉCOMPENSE. Le Grand Prix de l'urbanisme 2024 revient à l'architecte-urbaniste Claire Schorter. Portrait.
On connaît le nom du Grand Prix de l'urbanisme 2024. L'architecte-urbaniste Claire Schorter est désignée lauréate, annonce le ministère chargé du Logement ce lundi 15 juillet.
"Cette année, le jury a désigné Claire Schorter pour son ambition d'écologiser la fabrique de la ville. Conciliant ville et agriculture, usages et parcellaires, ses réalisations démontrent qu'il est possible de proposer des projets plus sobres, plus résilients face au changement climatique, mais aussi plus agréables à vivre", explique l'administration dans un communiqué.
La lauréate recevra à la fin de l'année 2024 ce prix créé en 1989 qui distingue chaque année une personnalité reconnue par un jury international. L'objectif est de valoriser l'action des professionnels qui contribuent à faire avancer la discipline et à améliorer le cadre de vie des habitants de tous les territoires.
Pour l'intérêt général
Le jury, présidé par Philippe Mazenc, directeur général de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN), s'est réuni le 13 juin 2024 à l'initiative du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Il salue les travaux de Claire Schorter, sa pensée et son engagement. La professionnelle œuvre à mettre au cœur des opérations qu'elle conçoit les habitants, et à promouvoir l'intérêt général. "Elle ouvre ainsi des voies d'action opérantes, des démarches d'anticipation et d'appropriation, qui pourront éclairer utilement les pratiques d'aménagement à l'avenir", affirme le jury.
Portrait de Claire Schorter
Claire Schorter est diplômée de l'école d'architecture de Paris Val de Marne et fondatrice de l'agence LAQ. Parmi les grands projets métropolitains menés par son cabinet, on compte celui de l'Île de Nantes et celui de la gare Saint Sauveur à Lille.
Dans la capitale des Hauts-de-France, "Claire Schorter mobilise les citoyens pour faire émerger une nouvelle centralité en s'appuyant sur les usages transitoires mais aussi sur la biodiversité qui a investi le site" de la friche ferroviaire de Saint-Sauveur, décrit le ministère.
"Sur l'Île de Nantes, elle poursuit la réflexion sur les tracés, le parcellaire, la qualité des logements, et sur la manière dont on peut concilier densité, échelle humaine, espaces de nature, et qualité d'usage."
D'autres projets en France
L'agence collabore également sur des projets à Rennes, Orléans, Montpellier, Paris et sa région, et a conçu des opérations de logements neufs et de réhabilitation. À Mouvaux (Nord) par exemple, elle mène la rénovation urbaine et énergétique de la cité jardins de l'Escalette. "À Rungis, elle repense la lisière urbaine et l'interface ville-nature d'une plaine maraîchère sous forme d'un agro-quartier, préservant ainsi la fertilité des sols et offrant de nouveaux usages aux résidents."
Son cabinet, composé d'une équipe d'architectes-urbanistes-paysagistes, "revendique l'hybridation des formes urbaines et des programmes pour produire un tissu urbain plus diversifié, et porte une attention particulière au vivant, qu'elle vient déployer et conforter dans les tissus urbains complexes", ajoute le ministère.
LAQ s'attache aussi à redynamiser les centre-bourgs et à repenser les entrées de ville, à réhabiliter l'existant, à préserver les espaces agricoles, réinvestir les grands ensembles, à utiliser des ressources locales et à penser la réversibilité des projets.
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