AVIS D'EXPERT. La réhabilitation des sols pollués est un enjeu environnemental majeur qui ne cesse de prendre de l'importance avec l'urbanisation d'anciens sites industriels. L'entreprise Burgeap (groupe Ginger), spécialisé dans la géotechnique, met en avant l'importance de "l'essai de traitabilité" pour la réussite du processus. Zoom.
Réhabilitation de friches industrielles, construction d'un éco-quartier sur une ancienne base militaire, traitement des déblais excavés par le creusement de tunnels pour l'agrandissement du réseau de métro… Les problématiques de gestion de terres polluées se multiplient au fil du temps et constituent désormais un enjeu écologique et sociétal majeur. Afin que ces terrains deviennent à nouveau viables, il est convenu de passer par un processus d'assainissement dont la réussite technique dépend de plusieurs facteurs. Dans un avis d'expert, les spécialistes de Burgeap (groupe Ginger) expliquent qu'une étape est incontournable, bien que parfois négligée : celle de l'essai de traitabilité.
La toute première opération consiste tout d'abord à établir un diagnostic précis et détaillé des pollutions. Il se basera sur des études historiques des activités qui s'y sont déroulé et sera confirmé par des prélèvements in-situ qui détermineront les concentrations des contaminants. Ces derniers peuvent être issus d'activités industrielles, agricoles ou urbaines, ou même de plusieurs origines successives et croisées. Les experts de Burgeap distinguent deux familles de composés : les polluants organiques (hydrocarbures, pesticides, engrais azotés, phénols, solvants) et les polluants minéraux (métaux lourds, cyanures, arsenic, acides, ions, radioéléments). Deux indicateurs seront considérés : l'étendue de la pollution et sa durée dans le temps. Les auteurs notent : "La pollution peut être soit locale, c'est-à-dire ayant des conséquences sur une zone géographique réduite ; soit diffuse, ce qui signifie qu'elle est largement répandue". Pour l'autre caractéristique, ils distinguent la pollution accidentelle ou ponctuelle de la pollution chronique, répétée.
Dans le cas d'une pollution concentrée, pour que le traitement soit optimal, il sera nécessaire de procéder aux fameux essais de traitements. Ils permettront de valider la technique la plus adaptée et d'en définir les coûts et délais de mise en œuvre, en mettant en parallèle plusieurs solutions différentes. La pertinence du choix dépendra de la nature des polluants, de l'étendue du phénomène et de la typologie du sol rencontré. Cette fois, les géotechniciens de Burgeap énumèrent quatre familles de remédiation des sols : les traitements physiques (extraction sous vide, confinement, pompage, séparation granulométrique et lavage), les traitements chimiques (oxydation ou réduction), les traitements biologiques (phytomanagement, biodégradation) et les traitements thermiques (désorption, incinération). Deux catégories d'essais seront menés : ceux en laboratoire et ceux sur site. Les premiers porteront sur de petits échantillons, tandis que les seconds auront lieu sur des volumes plus grands et des temps plus longs. "Ces deux modes d'analyses, par leur complémentarité, vont aboutir à l'adoption de la ou les technique(s) les plus efficaces", assurent-ils. Pour les experts, l'essai de traitabilité s'avère primordial sur les sites touchés par des pollutions agressives ou étendues et constitue un gage de réussite.
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