Le gouvernement britannique a validé le lancement de la deuxième phase du projet Hornsea. Il donnera naissance au plus grand parc éolien offshore du monde, en cumulant une puissance de 3 GW (phases 1 et 2). En tout, 475 turbines devraient être déployées en mer du Nord, sur une zone de plusieurs centaines de km². Détails.
Le Royaume-Uni développe rapidement son parc éolien offshore. Le gouvernement vient de donner le feu vert pour le lancement du Hornsea Project Two, l'extension d'un parc éolien situé en mer du Nord, au large de l'estuaire du Humber (entre Yorkshire et Lincolnshire). Porté par les entreprises Dong Energy (Danemark) et Siemens (Allemagne), réunies dans la co-entreprise SmartWind, le projet Hornsea pourrait devenir la plus grande ferme éolienne du monde. La première phase, validée en 2014, consistait à implanter 174 machines d'une puissance cumulée de 1,2 GW. La seconde phase, qui vient d'être approuvée, viendra rajouter 300 turbines supplémentaires, pour une puissance de 1,8 GW.
à lire aussi
L'entreprise danoise a déjà annoncé son intention ferme de réaliser la phase 1 d'ici à 2020. Brent Cheshire, le président de la filiale anglaise, précise dans un communiqué : "Nous avons déjà investi 7 milliards d'euros et Hornsea Project Two nous donne une nouvelle chance de développement dans l'éolien offshore". Dong Energy doit encore étudier précisément la faisabilité financière et le calendrier de réalisation de la phase 2, avant de décider de se lancer. Géologiquement, les fonds sablonneux sont des dépôts du quaternaire et se trouvent à des profondeurs généralement comprises entre 30 et 40 mètres (avec un maximum à 73 mètres).
Hornsea : une puissance équivalente à 3 réacteurs EPR
à lire aussi
La zone "Hornsea", du nom du village côtier le plus proche (à 31 km de là), s'étend sur plus de 4.735 km² de la mer du Nord, jusqu'à friser la ligne de partage avec le domaine maritime néerlandais, 160 km plus au large. Les spécialistes estiment qu'à elle seule, cette zone de développement éolien pourrait fournir 4 % de toute l'électricité consommée en Grande-Bretagne (3 millions de foyers) si elle devait être totalement exploitée. SmartWind rappelle que le pays s'est donné pour objectif de parvenir à 30 % d'énergies renouvelables dans son mix énergétique et que les différents projets Hornsea (numérotés de 1 à 4) pourraient largement y contribuer en représentant jusqu'à 12 % de toutes ces EnR. Le potentiel y est estimé entre 4 et 6 GW.
Le gisement britannique, le premier en Europe, contribue déjà largement à l'indépendance énergétique du pays. L'éolien offshore couvre déjà 5 % des besoins électriques locaux et cette proportion devrait doubler d'ici au début de la prochaine décennie. En France, l'éolien offshore n'est pas encore exploité, et les trois premiers parcs prévus dans le premier appel d'offres, d'une puissance unitaire de 500 MW environ (pour environ 80 machines chacun), ne devraient entrer en service qu'en 2018-2020, au plus tôt. Ces projets rencontrent une certaine opposition.