FERROVIAIRE. Après une concertation menée par SNCF Réseau et achevée en octobre 2019, le projet de ligne nouvelle Provence-Côte d'Azur entre Vintimille et Marseille fera l'objet d'une enquête d'utilité publique lancée en 2021. Le secrétaire d'Etat aux transports a annoncé qu'elle concernerait les phases 1 et 2.
Deux mois après la promulgation de la loi d'orientation des mobilités (LOM), plusieurs projets jugés prioritaires dans la programmation des infrastructures commencent à avancer. C'est le cas de la ligne nouvelle Provence Côte d'Azur (LNPCA), infrastructure ferroviaire qui doit permettre de relier Vintimille à Marseille.
En effet, le secrétaire d'Etat aux Transports a donné, le 24 février, son feu vert au lancement de l'enquête d'utilité publique en 2021. Celle-ci se concentrera sur les phases 1 et 2, périmètre qui a déjà fait l'objet d'une consultation menée par SNCF réseau en 2019.
Réclamée de longue date par les acteurs locaux, cette nouvelle ligne ferroviaire poursuit deux objectifs principaux, comme le note SNCF Réseau : tout d'abord désaturer les nœuds ferroviaires de Marseille, Toulon, Nice et de la Côte d'Azur "pour répondre aux besoins de transports du quotidien des habitants des trois grandes aires métropolitaines régionales" ; plus largement, il s'agit "d'améliorer les liaisons ferroviaires entre ces métropoles pour faciliter les déplacements" dans l'ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
1,8Md d'investissement de l'État sur les deux premières phases
La phase 1 du projet "portera notamment sur la réalisation de la gare TGV de Nice Aéroport à 4 voies à quai, des aménagements du RER toulonnais, du réaménagement du plateau de la gare de Marseille-Saint-Charles et des voies de faisceaux est et ouest qui y convergent", rappelle les services du ministère des Transports. L'objectif affiché par SNCF réseau ici est d'améliorer "la robustesse" et de renforcer "la desserte du territoire dans le nœud ferroviaire marseillais, autour de Toulon et à Nice Aéroport". Selon le rapport du Conseil d'orientation des infrastructures, qui a aidé à l'élaboration de la LOM, l'Etat devrait investir 430M€ sur les 860M€ de cette première phase, principalement constituée de travaux de surface donc. Ils pourraient débuter en 2023.
La deuxième phase comprendra la traversée ferroviaire souterraine de Marseille et la création d'une gare souterraine. Elle concernera également la réalisation des aménagements entre Cannes et Nice de la navette azuréenne. Cette fois, le but est notamment de doubler la "capacité sur le nœud ferroviaire azuréen pour les trains du quotidien". L'Etat devrait cette fois y injecter 1,4Md€ (sur 2,9Mds€).
Préparer les phases 3 et 4
Le ministère des Transports demande par ailleurs que "les études et outils de maîtrise du foncier devront être mis en place dès maintenant, pour poursuivre la préparation des phases 3 et 4", dont l'horizon est plus lointain - après 2033, selon la programmation établie par le conseil d'orientation des infrastructures.
La troisième phase aura pour but d'augmenter encore la capacité du nœud ferroviaire azuréen et de créer de nouvelles dessertes TER et TGV dans les Alpes-Maritimes, avec le développement de nouvelles gares à Cannes ou Sophia Antipolis. Une enveloppe de 2Mds€ de l'Etat (sur 3,9Mds€) pourrait être mobilisée ici.
Ultime phase : la création de ligne nouvelle entre Aubagne et Toulon, et entre Cannes et Le Muy. Ce qui devrait représenter un budget de 6,4Mds€, dont 3,2Mds€ de l'Etat.
Projet majeur
La présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, par ailleurs présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, s'est réjouie des annonces du gouvernement. "Je partage pleinement cette volonté d'avancer rapidement sur la modernisation du nœud ferroviaire de Marseille. (…) C'est un projet majeur pour l'avenir de la desserte de Marseille et un enjeu fort pour le développement des transports du quotidien."
Et d'ajouter : "cette ligne s'inscrit pleinement dans une perspective de densification de l'offre de transport à la fois sur le territoire de la métropole, mais également sur l'arc méditerranéen entre l'Espagne, la France et l'Italie". Une opportunité pour l'ensemble de la région que l'Etat note également.