RÉACTION. Le groupe Vinci est visé par une enquête, ouverte en fin novembre par le doyen des juges d'instruction de Nanterre, pour "travail forcé" et "traite d'êtres humains" au Qatar, a révélé l'AFP. Contactée par Batiactu, la major ne s'alarme pas pour autant, évoquant "une procédure classique" suite à une plainte déposée fin 2018 par l'ONG Sherpa et le Comité contre l'esclavage moderne.
"Une suite logique". Une "procédure classique" faisant suite au dépôt de la deuxième plainte de l'ONG Sherpa, en 2018. Alors que l'AFP a révélé l'ouverture d'une enquête contre Vinci, pour "travail forcé" et "traite d'êtres humains" au Qatar, la major du BTP, contactée par Batiactu, n'est donc pas vraiment surprise par cette étape judiciaire.
Selon les informations de l'AFP, l'enquête a été ouverte en novembre par le doyen des juges d'instruction de Nanterre, Serge Tournaire. Dans leur plainte de 2018 que l'AFP a consultée, Sherpa, le Comité contre l'esclavage moderne et sept ex-employés indiens et népalais des chantiers menés par Vinci au Qatar accusent le groupe, son entité Vinci construction grands projets, la filiale Qatari Diar Vinci construction et leurs représentants de "réduction en servitude, traite des êtres humains, travail incompatible avec la dignité humaine, mise en danger délibérée, blessures involontaires et recel".
Vinci "réfute" les accusations
Le groupe de BTP "réfute" toujours ces accusations. Contacté par Batiactu, Vinci évoque dans une réponse écrite "les nombreuses initiatives mises en place depuis dix ans au Qatar et qui ont inspiré les nouvelles réglementations sur les droits des travailleurs" adoptées par le pays.
Pour tenter d'assurer de sa bonne foi, il cite quelques exemples d'initiatives mises en œuvre : tenue pour la première fois dans le pays d'élections de représentants du personnel ; signature d'un accord international avec le syndicat IBB (Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois) ; partenariat avec l'Organisation international du travail sur le recrutement des ouvriers dans la chaîne de sous-traitance ; construction de nouvelles installations répondants aux meilleurs standards en matière d'hébergements ; ou encore audits réguliers sur les conditions de travail.
Une étape importante
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Vinci tient par ailleurs à rappeler que la première plainte de Sherpa, datant de 2015 avec les mêmes mises en cause, avait été classée sans suite début 2018.
Jointe par l'AFP, Sherpa s'est de son côté réjouit "de cette ouverture d'information qui marque une étape importante et devrait permettre de faire la lumière sur les conditions réelles de vie et de travail des ouvriers sur les chantiers de Vinci au Qatar".