Dans l'emblématique enquête de l'amiante du campus de Jussieu, neuf mises en examen viennent d'être annulées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. L'association des victimes Andeva a déjà fait savoir par le biais d'un de ses avocats qu'elle allait se pourvoir en cassation.
La décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris fait grincer des dents. En effet, cette dernière vient d'annuler neuf mises en examen dans l'enquête sur la contamination à l'amiante du campus parisien de Jussieu dont celle de l'ancien directeur général de la Santé, Jean-François Girard.
Une décision inconcevable pour l'association des victimes, Andeva, qui a fait savoir par son avocat, Michel Ledoux, qu'elle allait se pourvoir en cassation. "Cette décision était prévisible de la part d'une chambre de l'instruction qui a rendu des décisions similaires dans plusieurs dossiers de l'amiante, comme Condé-sur-Noireau, Eternit ou Amisol, dans des arrêts qui ont ensuite été cassés", a souligné Me Ledoux. Selon l'Andeva, si les choses restaient en l'état, la décision serait réduite aux seules responsabilités locales.
Pour rappel, l'ancienne juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy avait souhaité étendre les investigations concernant l'amiante à la recherche d'éventuelles responsabilités nationales. Ainsi, en 2005, elle avait mis en examen pour "mise en danger d'autrui" les universités Paris VI "Pierre et Marie Curie" et Paris VII "Denis Diderot", de même que l'Institut de physique du Globe de Paris (IPGP). A ces institutions, se sont également ajoutées des mises en examen pour "homicides et blessures involontaires", parmi lesquelles des hauts fonctionnaires, pour leur gestion de dossier de l'amiante avant son interdiction en 1997 ou leur implication présumée dans le Comité permanent amiante (CPA), lobby des industriels. C'est d'ailleurs sur ces derniers points que portent les annulations dénoncées par l'Andeva.