CONJONCTURE. Plus de 90% des chefs d'entreprises disent rencontrer des difficultés de recrutement, selon une enquête de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Le nombre insuffisant de candidats et l'inadéquation entre leur profil et le poste à pourvoir sont les deux premiers motifs invoqués.
Les difficultés de recrutement sont une réalité pour les entreprises, bien que celles-ci soient en train de revoir leur politique salariale. 53% des dirigeants cherchent actuellement à recruter, et 91% d'entre eux disent rencontrer des problèmes dans ce domaine, selon une enquête de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME, dont la Fédération française du bâtiment est membre) consacrée à l'emploi et aux salaires dans les plus petites sociétés.
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Réalisée du 6 octobre au 10 novembre auprès d'environ 2.600 patrons de TPE-PME, l'étude met en avant les deux principaux motifs de la difficulté à pourvoir des postes : le nombre insuffisant de candidats (pour 79% des répondants) et l'inadéquation entre leur profil et la fonction (69%). Certes, 67% des chefs d'entreprises affirment augmenter le salaire à l'embauche pour pouvoir recruter.
Mais, fait notable, 59% d'entre eux jugent pourtant que les prétentions des candidats sont inadaptées, notamment sur le plan de la rémunération. Quoi qu'il en soit, ce manque de main-d'oeuvre a aussi un impact sur l'activité des entreprises : 33% des personnes interrogées déclarent refuser des commandes ou des ventes à cause d'un nombre insuffisant de salariés.
1 patron sur 2 prévoit d'augmenter les salaires
Côté salariés, la CPME note que le CDI, ou contrat à durée indéterminée, "n'est plus vu comme un Graal pour les salariés". Toujours d'après son enquête, 31% des dirigeants d'entreprises comptant au moins un employé ont déjà été confrontés au refus d'un collaborateur lorsqu'un CDI lui a été proposé en fin de CDD (contrat à durée déterminée). De plus, 11% d'entre eux estiment que les salariés qu'ils recrutent ont une préférence pour un CDD plutôt que pour un CDI.
La politique salariale semble pourtant bouger. Un patron sur deux employant au moins un collaborateur prévoit une hausse des salaires dans son entreprise au 1er janvier 2023. Dans 55% des structures concernées, cette progression serait au moins égale à 3%. En outre, 44% des sondés envisagent le versement de la prime de partage de la valeur, plus connue sous le nom de prime Macron, d'ici la fin de l'année.
Des gestes qui ont toutefois leurs limites. "S'ils consentent donc à améliorer la rémunération de leurs salariés pour faire face à l'inflation, les dirigeants sont toutefois majoritairement défavorables (68%) à l'instauration d'un dividende salarié qui prévoit un versement obligatoire aux salariés en cas de versement aux actionnaires." Depuis quelques temps, le Gouvernement a cependant multiplié les injonctions à se saisir d'autres dispositifs visant à mieux répartir la richesse produite entre les dirigeants, les actionnaires et les salariés.
Intéressement et participation
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"Il n'y a plus de raison de ne pas faire d'intéressement et de participation", a notamment martelé Bruno Le Maire lors d'une récente table ronde consacrée à la trésorerie et aux délais de paiement des entreprises. Le ministre de l'Économie avait alors appelé, une nouvelle fois, toutes les entreprises à utiliser les dispositifs d'intéressement et de participation, dont les modalités de mise en œuvre ont été considérablement simplifiées - y compris pour les plus petites - depuis les lois dites Macron et Pacte (Croissance et transformation des entreprises) de 2015 et 2019.
Enfin, et sans surprise, une écrasante majorité de chefs d'entreprises se disent également favorables à une réduction de la durée d'indemnisation des chômeurs (81% d'entre eux) et à une réforme du système de retraites (84%) ; deux chantiers auxquels s'est effectivement attelé l'exécutif.