ENVIRONNEMENT. Le dernier baromètre du Citepa indique que les émissions de gaz à effet de serre ont continué à reculer sur les six premiers mois de l'année. Un effort porté par les secteurs de l'industrie, de la production d'énergie et du bâtiment.
C'est une de ses bonnes nouvelles qu'on aimerait apprendre plus souvent. Sur les six premiers mois de 2023, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France (métropole et outre-mer) ont poursuivi leur baisse, le pays enregistrant -4,3% en comparaison au premier semestre 2022 selon le dernier baromètre du Citepa (Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique). Puits de carbone (à l'instar des forêts) mis à part, cet effort est porté par trois secteurs d'activité : l'industrie (-10%), la production d'énergie (-8%) et le bâtiment (-7%).
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Les données collectées par l'association indépendante indiquaient déjà une décrue des émissions polluantes de 2,7% entre 2021 et 2022, qui avait traduit "la fin du rebond post-Covid" dans l'Hexagone bien que celui-ci soit resté "partiel" et inférieur "au niveau de 2019". Actualisé tous les trimestres, le baromètre fournit aujourd'hui une pré-estimation de la période de janvier à juin qui semble donc confirmer le mouvement de baisse qui s'est enclenché depuis la sortie de la pandémie.
Moins de chauffage au gaz naturel
S'agissant du bâtiment, la tendance provient, sans surprise, du moindre recours au chauffage. Les émissions de GES liées au chauffage ont très fortement diminué à la fin de l'année dernière, du fait de l'inflation des prix de l'énergie. "Début 2023, cet effet se poursuit, alors que par ailleurs l'indice de rigueur hivernale montre un début d'année 2023 légèrement plus rigoureux que début 2022", explique le Citepa. Entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, la pollution induite par le chauffage du parc résidentiel a reculé de 8%, grâce à la baisse de consommation du gaz naturel.
Elle aussi frappée de plein fouet par la crise énergétique, l'industrie a également moins pollué. Les émissions de GES des activités métallurgiques de métaux ferreux ont notamment chuté de 22% en un an.
Plus de production nucléaire et hydraulique
Le secteur de la production d'énergie a par ailleurs joué un rôle dans la préservation de l'atmosphère : la disponibilité des moyens de production électrique décarbonée, telles que les centrales nucléaires et hydroélectriques, a progressé, ce qui a d'autant réduit les émissions. "En comparant les six premiers mois de 2022 aux six premiers mois de 2023, on constate une baisse des émissions de 15%, liée à une augmentation de 2,6% de la production d'électricité nucléaire (remise en service progressive de centrales nucléaires) et à une moindre production des centrales thermiques (-17% entre les deux périodes)", détaille le baromètre.
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Pour le reste, on notera que la pollution engendrée par le transport routier a faiblement baissé (-1,5%) durant la première moitié de l'année. En revanche, celle provoquée par le transport aérien a explosé : +25% pour les vols domestiques et +34% pour les vols internationaux.
Dans le détail des polluants atmosphériques, le rapport souligne la diminution de 3% des émissions de NOx (dioxydes d'azote) rendue possible par les baisses respectivement constatées dans l'énergie et l'industrie (-6% chacune) et le bâtiment (-3,5%). Ces chiffres sont encore provisoires mais le prochain inventaire du Citepa devrait permettre d'affiner les résultats.