MESURE. Le président de la République, devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat, a défendu son idée d'inscrire dans la loi la proposition de diviser par deux l'artificialisation des sols dans les dix ans qui viennent.
"Il faut revenir sur cette catastrophe française qu'a été l'artificialisation des sols." C'est le président de la République, Emmanuel Macron, qui l'a assuré ce 14 décembre 2020, devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Sur ce sujet, il a signalé que seraient notamment intégrées dans le projet de loi à venir deux mesures proposées par la CCC : la division par deux de l'artificialisation des sols dans les dix années à venir ; et un moratoire sur le développement des surfaces commerciales. "C'est un mode de vie à la française que l'on vient contrecarrer", assure le chef de l'État. "Pendant des décennies, la réussite sociale était d'être propriétaire de son logement, plutôt un pavillon, à quelques dizaines de kilomètres de l'endroit où l'on travaille, en incitant les enfants à avoir des activités secondaires où on les conduit", a-t-il résumé. Avec, bien évidemment, de nombreux trajets en voiture, et parfois deux véhicules par foyer.
"Il ne faut pas culpabiliser les citoyens, mais les projeter dans un autre modèle", a aussi demandé Emmanuel Macron, qui ne souhaite pas reproduire l'erreur de la taxe carbone, à l'origine du mouvement des gilets jaunes. Le chef de l'État a aussi rappelé avoir été le président ayant jeté aux oubliettes deux projets emblématiques que sont l'aéroport Notre-Dame-des-Landes et Europa city.
La désartificialisation, un sujet "intercommunal"
La ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, est revenue en détail sur l'objectif de diviser l'artificialisation par deux, estimant qu'il s'agissait d'un sujet intercommunal. "Il faut trouver des mécanismes de dialogue entre les régions et les EPCI, et nous pensons que les PLUI constituent un bon outil pour cela", a-t-elle expliqué. "Il faut ainsi les développer davantage et plus vite. Les travaux vont continuer pour que les objectifs régionaux de désartificialisation soient inscrits dans les schémas régionaux d'aménagement et de développement durable du territoire (Sraddet) puis repris localement."