Lors de la conférence nationale des finances locales, vendredi dernier à l'Elysée, l'Etat et les collectivités ont rencontré quelques désaccords sur la manière dont ces dernières doivent participer à la réduction de la dépense publique. Décryptage.

L'ambiance de la réunion à l'Elysée réunissant le chef de l'Etat, le Gouvernement et les élus locaux était aussi glaciale que la température extérieure. Aucun véritable accord n'a pu être trouvé. Le chef du Gouvernement, François Fillon, a reconnu à la sortie de l'Elysée : « Nous nous sommes engagés à réduire le déficit de 100 Md€ d'ici à 2016. Chacun doit y participer ». Et d'ajouter : « L'Etat représente 35 % des dépenses, les collectivités 20%. C'est une œuvre collective qui doit faire l'objet d'un diagnostic commun et de mesures partagées. Nous avons essayé. » Le Premier ministre a ainsi reconnu l'absence d'accord sur le diagnostic. Formellement, dans les prochains jours, le Comité des finances locales doit établir un « diagnostic » sur la situation de celles-ci. Son objectif ? Proposer un pacte de stabilité, qui fera l'objet d'un débat au Parlement et fixera des objectifs en termes d'emplois et de dépenses des collectivités locales. Le raisonnement est simple : les collectivités doivent cesser de recruter et réduire leurs dépenses. Si les collectivités locales avaient stabilisé leurs effectifs entre 2010 et 2011, préviennent les experts de Bercy, elles auraient pu économiser 7,3 Md€ sur la même période.

 

Le « prétendu laxisme » des collectivités locales ?
Dans un rapport rédigé comme une réponse au chef de l'Etat, Jean-Pierre Bel, président du Sénat, a affirmé vendredi qu'il fallait « faire confiance à l'esprit de responsabilité des élus locaux pour maîtriser davantage leur budget sous le contrôle de leurs électeurs. » Et de marteler que « le prétendu laxisme des collectivités n'a qu'un poids limité dans le déficit public : il ne représente que 0,1 % du PIB en 2010, soit 67 fois que celui de l'Etat. » En attendant, les 40 départements, qui ont déjà voté leur budget, ont prévu une augmentation de 15 % de l'investissement pour 2012, avertissait vendredi l'Association des départements de France.
De son côté, Jacques Pélissard, le président de l'Association des maires de France (AMF), avec les associations d'élus du bloc local - AMGF, APVF, ADCF, ACUF- souhaite que cette conférence « enclenche un processus régulier de rencontres entre l'Etat et les collectivités locales, sur l'ensemble des politiques publiques les concernant, et que s'instaure un véritable partenariat de confiance.»

 

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